Facebook s’excuse mais ne change rien sur le fond
Mark Zuckerberg face au Congrès américain le 11 avril 2018.
Le PDG de Facebook a comparu le 11 avril 2018 devant une commission du Congrès américain afin de répondre à plusieurs questions, portant en particulier sur la censure réitérée de plusieurs pages dont le contenu avait comme unique tort d'être catholique.
C’est le sénateur républicain du Texas, Ted Cruz, qui a posé à Mark Zuckerberg la question d’un éventuel parti pris du plus célèbre réseau social du monde contre les mouvements conservateurs et spécialement l’Eglise, étant donné le blocage d’une vingtaine de pages au contenu jugé « dangereux pour la communauté ».
Le patron de Facebook a choisi de faire profil-bas. Ainsi s'excuse-t-il d'une « erreur » ayant mené à la censure d’une image du crucifix de Saint-Damien, et d'autres « dysfonctionnements » ayant censuré des contenus catholiques, ou plus généralement conservateurs. Mais il ne va pas jusqu'à remettre le système Facebook en question : « je n’extrapolerais pas sur quelques cas regrettables pour dire que le système entier est biaisé ».
Pressé par les questions du sénateur républicain, le PDG de Facebook a précisé le contexte dans lequel se trouve son entreprise, qui, comme les autres instituts technologiques de pointe, « sont situés dans la Silicon Valley, » un endroit où « la sensibilité politique est très à gauche » ; pour autant, Facebook, assure-t-il « n’entretient aucun préjugé, quel qu’il soit », son entreprise n’ayant aucune orientation politique ou religieuse.
Lorsque le sénateur Ben Sasse lui a demandé de définir ce qu’il entendait par les « discours de haine » que le réseau social entend bloquer, Mark Zuckerberg n’a pas su répondre : « je pense que c’est une question vraiment difficile », a-t-il seulement lâché du bout des lèvres.
Le même sénateur s’est fait plus incisif : « Pouvez-vous imaginer un monde où vous pourriez décider que les pro-vie sont interdits de parler de leurs opinions sur l'avortement, sur votre plate-forme ? ». M. Zuckerberg a assuré : « Je ne souhaiterais certainement pas que ce fût le cas », avant de prévenir que la transition technologique qui consistera bientôt à utiliser une Intelligence artificielle pour gérer en amont les contenus va conduire la société à « se poser la question du cahier des charges précis qu’on attend des compagnies » comme la sienne.
Mark Zuckerberg s'est excusé à plusieurs reprises pour le scandale impliquant l’institut d’analyse de données Cambridge Analytica. L'affaire a conduit les informations personnelles de 87 millions de comptes à être « improprement partagées », a-t-il déclaré dans un doux euphémisme. Le sénateur démocrate de l'Illinois, Dick Durbin, lui a expliqué que le fond du problème était « celui du droit à la vie privée, des limites de ce droit, et la part de vie privée que vous vous permettez de divulguer dans l’Amérique d’aujourd’hui, cela au nom (de votre devise) ‘connecter les gens ensemble tout autour du monde’ ».
(Source : cath.ch/CNA - FSSPX.Actualités - 25/04/2018)