Finances du Vatican : ne pas baisser la garde

Source: FSSPX Actualités

L’Autorité de supervision et d’information financière (Asif) vient de rendre son rapport annuel : elle constate, outre « l’excellent travail accompli » une augmentation des rapports d’activités suspectes en 2021, et appelle à « ne pas baisser la garde » dans les années qui viennent.

Fondée en 2010 par le pape Benoît XVI, l’autorité chargée de lutter contre les activités illégales dans les domaines financier et monétaire  a été rebaptisée en Autorité de supervision et d’information financière par le pape François, en 2020.

Dans son rapport annuel publié le 13 juin 2022, l’Asif révèle avoir reçu 104 rapports d’activités suspectes l’an passé, un chiffre en augmentation par rapport à 2020, où « seulement » 89 rapports du même type avaient été relevés.

Sur les 104 signalements suspects de 2021, 98 émanent de l’Institut des œuvres romaines (IOR) – improprement appelée la « banque » du Saint-Siège – 5 des autorités vaticanes, et 1 d’une organisation à but non lucratif.

« L’ASIF a soumis 21 rapports au Bureau du promoteur de la justice [l’équivalent du parquet en France, NDLR] ce qui représente le nombre le plus élevé enregistré au cours des cinq dernières années », peut-on lire dans le rapport officiel.

Commentant cette publication, le président de l’Asif, Carmelo Barbagallo, s’est voulu assez nuancé, décrivant 2021 comme une « année de consolidation » pour ses services, se félicitant même du « rapport favorable » sur les finances du Vatican rendu par Moneyval, l’organe Conseil de l’Europe en matière de lutte contre le blanchiment d’argent.

« Une éventuelle note négative aurait eu des répercussions sur la politique de transparence entreprise depuis longtemps par le Saint-Siège et aurait également risqué de compliquer les relations financières d’institutions telles que l’IOR ou l’APSA avec leurs homologues étrangers », insiste Carmelo Barbagallo, qui ajoute que le jugement positif de Moneyval est le résultat de « l’excellent travail accompli au cours des années précédentes ».

Mais le président de l’Asif le reconnaît : « nous ne pouvons pas baisser la garde en termes d’efficacité des mesures de prévention » en matière de transparence, et cela « conformément aux normes internationales ».

Il faut dire qu’en matière de transparence, les prédécesseurs de Carmelo Barbagallo ne semblent pas toujours avoir donné l’exemple : René Brülhart et Tommaso Di Ruzza – respectivement ex-président et directeur de l’ancienne AIF – font en effet partie des dix personnes actuellement en procès au Vatican, accusés d’irrégularités financières…