Finances du Vatican : nouvel effort de transparence
Transparence financière...
Le pape François a publié le 6 décembre 2022 un document afin de soumettre à ses services financiers les fonds et fondations aux mains de la Curie romaine : c’est là le dernier tour de vis en réponse aux critiques formulées contre le manque de transparence du plus petit Etat du monde.
Le rapport publié par Moneyval – l’organe du Conseil de l’Europe chargé de la lutte contre le blanchiment d’argent – en juin 2021, avait fait l’effet d’une petite bombe au sein du Vatican : les inspecteurs, s’ils avaient noté quelques progrès dans le domaine de la transparence financière, déploraient un « risque élevé d’abus et un manque d’expérience » de l’administration vaticane.
La réponse est venue un an et demi plus tard, par une lettre en forme de motu proprio signée par le pontife romain le 6 décembre dernier. En présentant les huit articles du document, le pape François a déclaré que pour consolider les réformes, il était désormais « nécessaire de réglementer également les différents fonds, fondations et entités qui, au fil des ans, se sont constitués au sein des institutions curiales, et qui en dépendent directement ».
L’article 3 du motu proprio stipule que le Secrétariat de l’économie du Vatican, qui vient de connaître un changement de direction, avec la démission du père Juan Antonio Guerrero, pour raisons de santé, « exerce la supervision et le contrôle des personnes morales (dépendant de la Curie) conformément à ses lois ».
On se rappelle que l’ancien préfet du Secrétariat pour l’économie avait fait du contrôle financier des fonds possédés par les différents dicastères de la Curie son principal cheval de bataille, ce qui ne lui avait pas valu que des amis.
Ainsi, l’article 4 du motu proprio exige que les organes curiaux respectent les délais de soumission des budgets au Secrétariat à l’économie, qui les présente ensuite pour approbation au Conseil de l’économie du Vatican.
Le même jour, la salle de presse du Saint-Siège publiait une loi étendant les dispositions du motu proprio aux fondations gérées par l’Etat de la cité du Vatican : une façon de répondre là aussi aux avis de Moneyval qui avait noté « un défaut d’accès à l’information financière des fondations dépendant de la Cité du Vatican ».
Ce nouveau tour de vis dans le sens d’une plus grande transparence financière fait suite à plusieurs dispositions publiées plus tôt dans l’année : le 29 avril dernier, le souverain pontife interdisait à la Curie tout investissement dans des entreprises dont la politique serait « contraire à la doctrine sociale de l’Eglise », pénalisant au passage la culture de la « Bustarella », par laquelle les fonctionnaires du Vatican s’échangeaient jusqu’ici des cadeaux en espèce…
Enfin, le 30 avril dernier, le Saint-Siège rendait possible les poursuites judiciaires pour les cardinaux, avec l’approbation papale : une disposition dont le cardinal Angelo Maria Becciu est le premier à avoir fait les frais.
(Source : The Pillar – FSSPX.Actualités)
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