France : 96 prêtres diocésains ordonnés cette année
Le P.Bernard Podvin, porte-parole de la Conférence des évêques de France.
96 prêtres diocésains ont été ordonnés cette année, d’après les chiffres publiés par la Conférence des évêques de France, à la fin du mois de juin. Chez les religieux ou dans les sociétés de prêtres, on compte 3 dominicains, 3 franciscains, 2 assomptionnistes, 5 membres de la Communauté du Chemin Neuf, 11 de la Communauté Saint-Jean, 10 de la Communauté Saint-Martin et un prêtre pour les Missions étrangères de Paris pour l´Eglise d´Asie.
Selon des chiffres donnés par Le Figaro du 28 juin dernier, ils étaient 112 en 2011. En moyenne, on dénombre une centaine d’ordinations par an depuis le début des années 2000, contre 120 dans les années 90, alors que certains diocèses ne comptent, la plupart des années, aucun candidat. Celui de Saint-Flour, par exemple, n’avait pas eu de candidat depuis 2004, pour La Rochelle il faut remonter à 2005 et pour Le Havre à 2006. Des diocèses comme ceux d’Orléans (99 prêtres) et de Rennes (284 prêtres) n’ont eu aucune ordination sacerdotale cette année. En 2013, les prévisions sont à la baisse puisque seulement 76 séminaristes diocésains ont été ordonnés diacres en 2012.
L'âge médian des 14.000 prêtres français est supérieur à 75 ans. Ce qui signifie qu'il y a autant de prêtres âgés de plus de 75 ans, que de prêtres âgés de moins de 75 ans… Pour le P. Bernard Podvin, porte-parole de la Conférence des évêques de France, interrogé par Le Figaro, « on compte aujourd'hui huit décès de prêtres pour une ordination. »
Toujours selon l’article du quotidien français « il y a encore une dizaine d'années, cette tendance n'inquiétait pas certains évêques. Ils estimaient que ‘les laïcs allaient prendre le relais’ autour de quelques prêtres. » Mais aujourd'hui, selon un expert du dossier qui a préféré garder l’anonymat, « ce n’est plus le cas ». « Le sujet est douloureux dans les rangs épiscopaux », puisque « plusieurs visions de l'Eglise s'affrontent sur l'identité du prêtre et sur son rôle ». Est ainsi évoqué « ce prélat d'une très importante ville du sud-est de la France qui a refusé, il y a peu, une petite dizaine de candidats qui souhaitaient devenir prêtres. Sans doute ces jeunes, à l'aise avec le col romain et la soutane, ne cadraient pas vraiment avec la ‘bonne’ vision ecclésiale. Le cas n'est pas isolé. »
Pour remédier à la crise des vocations, cet expert anonyme estime qu’« il ne faut pas se leurrer, même si aucun évêque n'a de recette miracle, les vocations naissent et se développent essentiellement dans des familles catholiques pratiquantes ». Et d’ajouter que « les entrées au séminaire sont directement corrélées au nombre de pratiquants : sans pratique religieuse vivante, pas de vocation ». On apprend enfin que la communauté Saint-Martin « de facture très classique, attire beaucoup. » – En résumé, de 96 prêtres diocésains ordonnés cette année, l’on passera à 76 prêtres l’an prochain… Dans les années 1950, plus de mille prêtres étaient ordonnés chaque année en France. (Sources : Le Figaro/apic/cef/La Croix – DICI n°259 du 10/08/12)
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