France : Conférence du cardinal Medina à Paris

Source: FSSPX Actualités

 

Pour commémorer le centième anniversaire du Motu proprio Tra le Sollecitudini du pape saint Pie X du 22 novembre 1903, sur la musique sacrée, le cardinal Jorge Medina Estevez, préfet émérite de la Congrégation pour le culte divin, s’est rendu à Paris le 22 novembre où il a célébré une messe selon le rite Saint-Pie V dans la paroisse Saint Eugène - Sainte Cécile.

Dans l’après-midi, il a prononcé une conférence sur la participation à la Sainte Liturgie, au cours de laquelle ses auditeurs ont pu entendre non sans surprise les propos suivants :

- Il revient à l’Evêque diocésain d’autoriser, pour des raisons particulières, des personnes de sexe féminin à exercer d’une manière exceptionnelle ce ministère (celui d’acolyte ou servant d’autel), tout en tenant compte de la préférence accordée traditionnellement par l’Eglise aux hommes et aux garçons. (…)

- Le manque de ministres ordonnés pour la distribution de la sainte Communion justifie le service de ministres extraordinaires de la distribution de la sainte Eucharistie. Ces ministres peuvent être constitués de manière stable, ou bien être appelés dans un cas imprévu. Il s’agit d’un ministère de suppléance, et en aucun cas d’une sorte de "promotion" du laïcat. (…)

- L’insuffisance du nombre de prêtres ou de diacres pour la célébration du sacrement de baptême peut conduire l’Évêque à autoriser des laïcs à être ministres extraordinaires de ce sacrement (cf. Code de droit canonique, can. 230 § 3). (…)

- Pour cette même raison, l’Evêque peut désigner des laïcs comme témoins qualifiés pour la célébration canonique du mariage. Le canon 1112 exige un avis favorable de la Conférence des Évêques et l’autorisation du Saint-Siège. En France, une telle possibilité de déléguer des laïcs n’existe pas.

- Il peut aussi donner l’autorisation à des laïcs de présider le culte dominical en l’absence de prêtre (can. 1248 § 2; Sacrée Congrégation pour le Culte Divin, Directoire pour les célébrations dominicales en l’absence de prêtres Christi Ecclesia, 10 juin 1988, Préliminaires, cf. Notitiae 263 (1988) 366-378). (…)

- Il peut enfin permettre à des laïcs de présider les obsèques (cf. Ordo Exsequiarum, praenotanda, n. 19). L’Instruction interdicastérielle Ecclesiae de mysterio, du 15 août 1997 (Dispositions pratiques, art. 12) rappelle qu’une telle possibilité n’existe que dans le cas d’un vrai manque de ministres ordonnés. (…)

- Il convient d’insister une nouvelle fois sur le fait que les ministères de suppléance ne peuvent être exercés qu’en l’absence de ministres ordonnés, ou bien lorsque ces derniers ne sont pas en nombre suffisant pour mener à bien une célébration dans un laps de temps raisonnable. Il est donc indispensable d’avoir bien présent à l’esprit l’Instruction interdicastérielle Ecclesiae de mysterio sur la collaboration des fidèles laïcs au ministère des prêtres, du 15 août 1997 (AAS 89 (1997) 852-877; traduction française: cf. La Documentation Catholique 2171 (1997) 1009-1020). (…)

Ainsi donc, le cardinal Medina a rappelé toutes les autorisations que les évêques peuvent accorder aux laïques dans l’administration des sacrements, se contentant d’indiquer les restrictions qu’il convient d’y apporter dans "l’esprit de l’Instruction interdicastérielle Ecclesiae de mysterio sur la collaboration des fidèles laïcs au ministère des prêtres ". Il en ressort que ces ministères de suppléance sont parfaitement légitimes (et même légitimés de facto par l’absence ou le peu de prêtres) et que seuls les abus doivent être réprimés. Autrement dit : la réforme liturgique allegro ma non troppo. Est-ce dans cet esprit-là que sont actuellement rédigées les normes liturgiques disciplinaires sur l’Eucharistie, annoncées par Jean-Paul II dans son encyclique Ecclesia de Eucharistia ?