France : embellie sur les ordinations sacerdotales en 2024
Le site de la Conférence des évêques de France (CEF) annonce l’ordination de 105 nouveaux prêtres cette année, dans le cours du mois de juin : un chiffre qui tranche nettement sur celui de 2023 qui n’avait vu que 88 ordinations sacerdotales dans l’Hexagone, ce qui fait une augmentation de 20%. Pour rappel, ils étaient 114 en 2022, 99 en 2021 et 81 en 2020.
Un document publié sur le site de la CEF donne un décompte détaillé : ainsi 73 prêtres diocésains seront ordonnés et 35 religieux (16) et membres de communautés (19) recevront le caractère sacerdotal par l’imposition des mains de l’évêque et deviendront « prêtres pour l’éternité » selon l’application du Psaume 109.
Le Figaro rapporte les propos de Mgr Bertrand Lacombe, archevêque d’Auch, en charge des ministres ordonnés : « Nous sommes heureux de passer la barre des 100 ordinations. » Et il se réjouit de voir ces jeunes qui s’engagent. Mais la réalité semble tout de même différente, si l’on considère le nombre des séminaristes.
Comme le remarque Jean-Marie Guénois qui rappelle « que l’épiscopat n’a pas dévoilé les chiffres [des séminaristes] de 2023, jugés “très inquiétants” selon plusieurs évêques ». Ce nombre « est passé de 815 en 2020, à 709 en 2022 ». Il était à 976 en 2000, est descendu à un minimal de 653 en 2015, avant une remontée à 828 en 2018. Depuis le chiffre chute inexorablement.
L’article du Figaro note que « l’épiscopat reconnaît que l’embellie des ordinations de cette année correspond à une hausse des entrées au séminaire, observée en 2017 et 2018 ». Cette hausse a été isolée. Et de préciser que « au siège de l’Eglise de France, on sait que les ordinations de prêtres diocésains ne sont pas près de se relever ». En deux décennies, elles ont baissé de 50%.
La répartition diocésaine
Le dossier de la Cef donne une répartition par province, incluant plusieurs diocèses. Ce qui frappe d’abord, c’est la première place de la province de Marseille avec 19 ordinations – dont 9 dans le diocèse de Toulon – devant la province de Paris (seulement 16 ordinations). Seuls 35 diocèses auront au moins un prêtre diocésain, sur 99 (94 métropolitains et 5 d’Outre-mer).
Il faut aussi remarquer les 4 ordinations de « prêtres célébrant selon le missel romain de 1962 ». Enfin, dans le groupe des congrégations, les jésuites se taillent une bonne part (6 sur 16), et dans le groupe des communautés, la Communauté Saint-Martin aura 9 prêtres sur les 19 qu’il totalise.
Cette embellie n’est donc qu’un rayon de soleil au sein d’une atmosphère opaque qui ne devrait cesser de s’assombrir.
Jean-Marie Guénois lance une flèche du Parthe à la fin de son article. Notant les meilleurs résultats, il écrit : « Reste une énigme : alors que le diocèse de Fréjus-Toulon verra cette année pas moins de 9 ordinations de prêtres et autant dans la communauté Saint-Martin, pourquoi certaines communautés attirent des vocations et d’autres, non ? »
Les évêques français seraient bien inspirés de donner la réponse correcte à cette question : il y va de l’avenir de l’Eglise en France. Une indication pour les aider : le mot à découvrir commence par “t” et finit par “n”.
(Sources : Cef/Le Figaro/La Croix – FSSPX.Actualités)
Illustration : © Service de communication du diocèse de Nanterre