France : intégrer l’islam au nom de la laïcité
Le secrétaire général de la Conférence épiscopale française, Mgr Stanislas Lalanne, a réaffirmé, dans un éditorial du service en langue française de l’agence religieuse SIR, l’opposition de l’Eglise de France à un projet de loi interdisant tout signe et tout symbole religieux dans les écoles. "En tant qu’Eglise, nous sommes opposés à une telle loi, a-t-il déclaré, parce qu’elle risque de développer des communautarismes, et parce que la loi fixe des principes généraux et ne régit pas les exceptions".
Il est sans aucun doute nécessaire d’établir des règles, mais la solution au problème ne saurait se trouver dans la voie législative. Selon Mgr Lalanne, les signes religieux sont "le symptôme d’un mal-être, et les éliminer serait ôter le symptôme sans guérir le mal".
L’intégration de l’islam est un véritable défi, relève-t-il, non seulement pour l’Eglise, mais aussi pour l’Assemblée nationale et pour les sociétés française et européenne. "Il s’agit de comprendre de quelle manière l’islam peut s’intégrer dans la société, afin que chacun puisse vivre librement sa religion. L’islam doit avant tout bien distinguer la loi religieuse de la loi civile et nous devons faire en sorte qu’il accepte la liberté religieuse, tout comme le rôle de la femme dans la société".
"On risque de rallumer le feu dans un moment où les équilibres sont très fragiles". La laïcité est garante de la liberté religieuse et de la liberté de culte au sein de l’Etat, poursuit-il. "C’est pourquoi il revient aux laïcs de préserver et de garantir l’exercice du culte et de la liberté religieuse". Le dialogue entre le gouvernement et les Eglises a montré toute son importance, "avec la participation de catholiques, de protestants et de musulmans". "Le gouvernement se rend compte que la foi ne concerne pas la seule sphère privée, mais elle a au contraire une dimension sociale importante".
Le secrétaire général de la CEF estime que "ce qui est en danger actuellement n’est pas tant la laïcité, que la cohabitation". "Le défi est de réussir à vivre ensemble avec nos différences et avec des positions diverses en matière de questions de solidarité et de justice".