France : « La fabrique des saintes images » au Musée du Louvre
Nicolas Poussin, La Fuite en Egypte, 1657.
Le Musée du Louvre, à Paris, présente parallèlement deux expositions jusqu’au 29 juin 2015, intitulées respectivement « Poussin et Dieu » et « La fabrique des saintes images ».
A l’occasion du 350e anniversaire de la mort de Nicolas Poussin (1665), le Louvre met en lumière l’originalité de la peinture sacrée du peintre des Evangiles. En écho, une deuxième exposition, située dans le même espace du musée, propose de comprendre le processus d'élaboration et de création des images sacrées dans les lieux et à l’époque où vécut Poussin : à Rome et à Paris, dans un siècle marqué par la querelle religieuse née de la Réforme protestante et en plein renouveau spirituel.
Face au combat contre l’iconographie religieuse chez les penseurs protestants, « l’art religieux se reconstruisit en Italie sur la base d’une recherche dévote de pureté et de vérité ». Le concile de Trente (1545-1563) réaffirma, entre autres, la possibilité, la légitimité et l'utilité des saintes images, profondément et brutalement attaquées par les réformateurs. Ce fut l’aube d’une renaissance inattendue, prélude à une floraison incomparable, dont l’exposition montre deux aspects : « l’iconophilie triomphante de la Rome pontificale et l’expression mineure qu’en donna l’Ecole française ». Cette exposition a été réalisée par Louis Frank, conservateur en chef au département des Arts graphiques, et Philippe Malgouyres, conservateur en chef au département des Objets d’art du musée du Louvre. Dans le dossier de presse, on peut lire : « Rassemblant 85 œuvres (dessins et gravures, peintures, objets d’art, sculptures), La fabrique des saintes images se propose d’évoquer la renaissance de l’art religieux, autour des plus grands peintres, sculpteurs et architectes du XVIIe siècle : Le Caravage, Annibale Carracci, Guido Reni, Gianlorenzo Bernini et Pietro da Cortona à Rome ; Simon Vouet, Eustache Le Sueur, Philippe de Champaigne ou les frères Le Nain à Paris.
L’exposition s’articule en quatre sections thématiques : « Les images non faites de main d’homme » ; « La gloire des images. Rome, 1580-1660 » ; « L’Ecole française. Paris, 1627-1660 » ; « Le Saint Sacrement ». « Commençant par la présentation de l’un des arguments majeurs de l’Eglise catholique pour justifier l’existence et la légitimité des images (si Jésus a laissé aux hommes des empreintes de son visage et de son corps, c’est bien que Dieu approuve les images), le propos aborde ensuite successivement deux réalités différentes et complémentaires : la Rome pontificale triomphante à l’heure des grands jubilés de 1600, 1625 et 1650 ; et Paris, miroir d’une France profondément marquée par la déchirure des guerres de religion et dont l’Eglise défend une certaine indépendance à l’égard de la papauté » (gallicane, l’Eglise de France reste opposée à l’influence ultramontaine qui défend la primauté, spirituelle et juridictionnelle, du pape sur le pouvoir politique). « L’exposition se conclut par une section consacrée au Saint Sacrement, dont le culte prend une dimension nouvelle au XVIIe siècle » : l’Eglise catholique voit dans l’Eucharistie non seulement le mémorial de la Passion et le sacrement ultime d’action de grâce, mais aussi l’actualisation permanente du sacrifice de Jésus et la présence réelle du Christ sous la forme des saintes espèces. « L’exaltation du Saint Sacrement est l’un des traits de la Réforme catholique et de son iconographie ».
Jusqu’au 29 juin 2015. Musée du Louvre - 99 rue de Rivoli 75001 Paris - Hall Napoléon, sous la pyramide . Billet spécifique aux expositions du Hall Napoléon : 13€. Billet jumelé (collections permanentes et exposition) : 16€. Ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 9h à 18h. Nocturnes les mercredi et vendredi jusqu’à 21h45. Métro Palais-Royal - Musée du Louvre.
(Source : louvre – DICI n°315 du 15/05/15)