France : l'église Saint-Germain-des-Prés couronnée d’étoiles
La deuxième tranche des travaux de restauration de l’église Saint-Germain-des-Prés, à Paris, vient de s’achever. Le chantier doit se poursuivre avec les travaux de la nef et devrait s’achever en 2020.
Le décor restauré de la voûte a été inauguré le 4 avril 2018 en présence du maire de Paris ainsi que de Mgr Jérôme Beau, évêque auxiliaire de l’archidiocèse. Les fidèles peuvent désormais contempler un bleu nuit intense et un semis d’étoiles dorées qui contrastent avec la noirceur qui prévalait jusqu'ici.
Les bords jaune vif des vitraux ainsi que les motifs des colonnes ont été également rafraîchis, ce qui fait dire au curé de la paroisse, le Père Antoine de Folleville, que « l’église s’embellit de jour en jour (…) et offre une luminosité qu’on ne soupçonnait pas ».
Les travaux de restauration ont permis de donner une seconde jeunesse aux fresques de Sébastien Cornu (1804-1870), qui avait succédé à Hyppolite Flandrin, artiste néoclassique décédé en 1854, pendant les travaux de décoration de l’église.
Il reste désormais à restaurer la nef de l’édifice, une étape importante : « Ce sera sans doute l’étape la plus impressionnante, car c’est là que l’on trouve le plus de scènes bibliques qui constituent une véritable catéchèse en images », explique le Père de Folleville.
Les travaux de restauration devraient s’achever vers 2020. Les quelque 6 millions d’euros du chantier sont financés à hauteur de 5,2 millions par des dons privés versés au Fonds de dotation pour le rayonnement de l’église Saint-Germain-des-Prés. Il reste encore à trouver 2 millions d’euros pour mener à bien le projet.
Une église chargée d'histoire
L’église a été fondée en 543 pour être la nécropole des rois mérovingiens. Une basilique et un monastère y furent construits. Ils furent dédiés à saint Germain vers 754, en mémoire de l'évêque de Paris qui avait consacré le premier édifice en 558.
L'abbaye est détruite par les Normands à la fin du IXe siècle, puis réédifiée à la fin du Xe siècle dans le style gothique alors naissant. Les bâtiments monastiques sont reconstruits au début du XIIIe siècle. Jusqu'au XVIIIe siècle, l'abbaye est un centre spirituel et intellectuel confié aux soins de la congrégation bénédictine de Saint-Maur. Dom Jean Mabillon (1632-1707) est l'un des érudits les plus célèbres de son temps. Le dernier supérieur de la congrégation, le bienheureux Ambroise Chevreux (1708-1792) mourra massacré à la prison des Carmes le 2 septembre 1792.
A la Révolution, l'abbaye est dissoute. Les bâtiments servent de raffinerie de salpêtre, ce qui cause des dégâts considérables. L'église est rendue au culte en 1803. Au XIXe siècle, des restaurations sont entreprises par les architectes Godde et Baltard. C'est avec Baltard que l'église s'orne de nombreuses fresques et de tableaux.
(Sources : patrimoine-histoire/La Croix - FSSPX.Actualités - 10/04/2018)