France : Les évêques de France refusent de “s’enfermer dans une fonction de maintenance nostalgique”
Le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la Conférence épiscopale de France (CEF).
L´assemblée plénière des évêques de France, réunie à Lourdes du 4 au 9 novembre, a renouvelé le mandat de trois ans du président de la Conférence épiscopale de France (CEF), le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris. Ses deux vice-présidents, Mgr Hippolyte Simon, archevêque de Clermont, et Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille, ont également été réélus pour trois ans.
« Nous avons poursuivi notre réflexion sur l'avenir de nos communautés chrétiennes » a exposé Mgr Vingt-Trois lors du discours de clôture. « Les initiatives que nous avons recueillies dans toutes les provinces ecclésiastiques ont ramené notre attention vers ce qui est la mission propre de notre Église : l'annonce de Jésus-Christ mort et ressuscité pour la vie du monde. Nous sommes souvent pressés par la maintenance des structures héritées d'hier, mais nous évitons de nous laisser enfermer dans une fonction de maintenance nostalgique et nous nous tournons résolument vers notre mission actuelle et future », a poursuivi le cardinal. Tout comme les lieux de la vie sociale se sont déplacés vers des bourgs ou des villes qui regroupent écoles et collèges, centres commerciaux, services de soins, a-t-il expliqué, de même les fidèles apprennent-ils à se rendre dans ces villes le dimanche pour « participer à un véritable rassemblement eucharistique qui est l'occasion de vivre une communion paroissiale dépassant les limites étroites du village ou du hameau et devenir une fête authentique ». Cette nouvelle paroisse regroupée « peut devenir le centre de la vie sacramentelle et de la catéchèse ».
« Cet avenir de nos communautés chrétiennes passera par les minorités pratiquantes », a précisé Mgr Bernard Charrier, évêque de Tulle. « 55 propositions innovantes » sont sorties de ces travaux à Lourdes. La réflexion sur la diminution du nombre de prêtres aura fait prendre conscience : « d’une urgence à proposer un ressourcement dans la Parole de Dieu, pour qu'elle devienne une expérience personnelle et communautaire » ; que les prêtres sont « aussi concernés » et avec le « redéploiement de leurs tâches et de leurs responsabilités », qu’ils sont appelés à « plus d'humilité dans l'exercice de l'autorité », à l'exemple des premières communautés chrétiennes décrites par saint Paul. Mgr Hippolyte Simon suit cette ligne évangélique quand il invite les catholiques pratiquants à être « levain dans la pâte » pour les autres. « Sur qui d'autre puis-je m'appuyer à part les 4 ou 5 % de pratiquants dans notre pays ? » a-t-il remarqué, lors d'une rencontre avec la presse, aux côtés de Mgr Charrier, le 5 novembre 2010. Pour la mission de l'Eglise, il ne faut pas se replier. « Recentrée sur le Christ », l'Eglise doit se faire « dialogue et service ».
Commentaire : « Ne pas se laisser enfermer dans une fonction de maintenance nostalgique », « vivre une communion paroissiale dépassant les limites étroites du village ou du hameau et devenir une fête authentique », on pourrait croire que les évêques de France découvrent, en 2010, l’exode rural commencé au XIXe siècle. Ces expressions sont en réalité un cache-misère. « Redéploiement des tâches et des responsabilités (sacerdotales) » signifie en clair : « comment gérer la pénurie ? », car « sur qui d’autre (peuvent-ils) s’appuyer à part les 4 ou 5 % de pratiquants dans notre pays ? » (Source : CEF – DICI n° 227 du 18/12/10)
