France : les fêtes religieuses perdent leur sens.

Un sondage d’opinion réalisé pour La Croix, les 8 et 9 août 2003, révèle que les Français sont de moins en moins attachés aux fêtes religieuses. Le même sondage avait été effectué en 2001 avec des questions identiques, ce qui permet de suivre l’évolution en deux ans. Il s’agit d’une désaffection progressive à l’égard des fêtes catholiques.

A la première question : "Parmi les fêtes suivantes, quelles sont celles auxquelles vous attachez personnellement le plus d’importance sur le plan religieux ?", voici les réponses de 2003 et entre parenthèses celles de 2001 :

Noël : 74 % (75), Pâques : 37 % (40), la Toussaint : 9 % (14), l’Assomption : 7 % (8), la Pentecôte 4 % (4), l’Ascension : 2 % (3).

Toutes ces fêtes catholiques voient leur importance religieuse diminuer, seul le jeûne musulman du Ramadan progresse passant de 4 à 6 %. Il serait intéressant de se demander si la désaffection la plus importante, celle pour la Toussaint, tombant de 14 à 9 %, est liée à la promotion dont bénéficie aujourd’hui Halloween.

La deuxième question permet de préciser quelle est la nature de l’importance que les Français sondés accordent à ces fêtes. Elle était ainsi formulée : "Les fêtes religieuses sont-elles pour vous l’occasion de se retrouver en famille, de réfléchir sur le sens de la vie, d’aller à l’église ou dans des lieux de culte, de prier seul ?". Voici les réponses obtenues cette année et en 2001 par comparaison :

Se retrouver en famille : 80 % (83), Réfléchir sur le sens de la vie : 41 % (48), Aller à l’église : 35 % (42), Prier seul : 31 % (33).

On assiste ainsi à une lente érosion de la dimension proprement religieuse de ces fêtes qui ne sont plus que des "week-ends", synonymes de loisirs et de retrouvailles familiales. Les Français n’ont pas perdu le sens de la fête, c’est la fête qui a perdu son sens religieux. C’est fête pour la fête.