France : “En Marche” vers l’euthanasie
Le logo du parti d’Emmanuel Macron
En ouvrant la voie à la dépénalisation de l’euthanasie dans certaines conditions, au nom des « progrès » de la médecine et des « changements sociétaux » le Comité consultatif national d’éthique envoie le signal positif dont le chef de l’Etat avait besoin afin de réaliser l’une de ses promesses de campagne.
Baptisé pudiquement « fin de vie » afin de ne pas effrayer l’opinion, le projet de légalisation de l’euthanasie avance à marche forcée : le 8 septembre 2022, en marge du Conseil national de la refondation (CNR), le chef de l’Etat a confirmé son intention de lancer une convention citoyenne sur le sujet – l’une des promesses de campagne, peut-être la seule, qu’il risque de tenir – estimant qu’« il nous faut bouger pour plus d’humanité ».
Moins d’une semaine plus tard, le 13 septembre, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) jugeait possible une aide active à mourir, mais strictement encadrée : pour les personnes « atteintes de maladies graves et incurables, provoquant des souffrances physiques ou psychiques réfractaires » et dont le pronostic vital « est engagé à moyen terme », précise l’avis.
On sait ce que valent de tels garde fous, qui sont faits pour être tôt ou tard enjambés comme on le voit dans d’autres pays de l’Union européenne, tels les Pays-Bas.
Dans la foulée de l’avis rendu par le CCNE, le président de la république a annoncé le lancement d’une large consultation citoyenne sur la fin de vie, en vue d’un possible nouveau « cadre légal » d’ici la fin 2023.
La mécanique est donc bien huilée : en octobre prochain, une « convention citoyenne » sera mise sur pied par le Conseil économique, social et environnemental (CESE). Elle devra rendre sa copie en mars 2023.
Dans le même temps, des forums seront aussi organisés au niveau régional « afin d’aller vers tous les citoyens et de leur permettre de s’informer et de mesurer les enjeux qui s’attachent à la fin de vie », précise l’Elysée, afin de créer une illusion de démocratie.
Car le dernier mot reviendra bien aux parlementaires avec lesquels le gouvernement souhaite « envisager le cas échéant les précisions et évolutions de notre cadre légal d’ici à la fin de l’année 2023 », détaille l’hôte de la rue du Faubourg Saint-Honoré.
D’ores et déjà, la présidente du groupe parlementaire du Rassemblement National a manifesté son opposition à toute évolution du cadre législatif en la matière.
En effet, depuis une loi de 2002 complétée, en 2005, par la première loi Leonetti, un patient qui le souhaite peut demander la limitation ou l’arrêt de ses traitements. La loi de 2016 ajoute à cette possibilité la mise en place d’une sédation profonde et continue jusqu’au décès ; elle altère la conscience pour faire « dormir » avant de mourir.
Insuffisant selon les partisans de l’euthanasie pour qui « le droit français encadrant la fin de vie souffre (…) de failles et d’insuffisances majeures », comme l’expliquent Line Renaud et le député Olivier Falorni – rapporteur du projet de loi sur la « fin de vie » – dans la tribune signée, le 21 août dernier, dans Le Journal du Dimanche, appelant à légaliser l’aide active à mourir.
Nul doute en tout cas que le débat permettra de détourner, une fois de plus, l’attention des Français au moment où le contexte national – et international – ne cesse de se dégrader : une aubaine pour l’exécutif ?
(Sources : Le Monde/La Croix – FSSPX.Actualités)