France : Mgr Rey donne des éclaircissements sur la sanction romaine

Source: FSSPX Actualités

Co-Cathédrale saint Léonce de Fréjus

Après la suspension des ordinations dans le diocèse de Fréjus-Toulon, les ordinations au diaconat et au sacerdoce n’ont donc pas eu lieu le 26 juin 2022 à Toulon. Mgr Dominique Rey a précisé dans un communiqué du même jour les raisons qui ont poussé Rome à prendre cette décision radicale dans son diocèse, le 2 juin 2022. Il n’est cependant pas en mesure d’évoquer l’avenir des dix « futurs ordinands », restant « dans l’attente des décisions romaines ».

Souhaitant donner « une suite et des éclaircissements » après la décision romaine, le prélat précise être « en dialogue avec les autorités romaines, le cardinal Marc Ouellet plus directement, afin de lever les questions qui subsistent et de trouver tous les moyens possibles pour améliorer le fonctionnement du diocèse, l’accompagnement des communautés, l’accueil et la formation des vocations ».

Il assure par ailleurs garder une relation de confiance avec le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, qui a conduit la visite dans son diocèse à la demande de Rome.

Deux points qui heurtent Rome

Mgr Rey explique que « c’est bien la provenance des vocations et la pluralité des parcours de formation » qui ont posé un problème à Rome (et non des questions de mœurs), ainsi que « la composition diversifiée de l’ensemble des prêtres du diocèse » et l’acceptation « de nombreuses communautés avec parfois la difficulté pour le diocèse de les accompagner et de les intégrer ».

Devant « les fragilités, les échecs, les difficultés observées dans certaines de ces communautés » durant ses vingt-deux ans d’épiscopat, l’évêque confesse avoir « pu faire des erreurs de discernement dans leur accueil ou l’accompagnement de leurs membres, comme dans celui de certains prêtres du diocèse ». A tous il « demande sincèrement pardon ».

L’évêque de Fréjus-Toulon ajoute que l’accueil et « la place réservée au monde traditionaliste dans le diocèse et son séminaire de la Castille constituent également un des points sensibles relevés par les congrégations romaines ». Il s’attache à préciser qu’il « a toujours cherché à intégrer ce courant, au sein d’une véritable communion ecclésiale, en fidélité avec le Saint Père, et avec le magistère romain, en particulier le concile Vatican II ».

« Réfléchir à améliorer certains axes de gouvernance »

Dans « l’attente des décisions romaines », Mgr Rey souhaite « mettre à profit les prochaines semaines pour réfléchir à améliorer différents axes de gouvernance ». En particulier :

– pour « renforcer les modalités de suivi des différentes communautés accueillies » ;

– « fluidifier les relations entre les différentes sensibilités liturgiques, travailler à l’unité et à la communion autour du Magistère de l’Eglise » ;

– « organiser un cycle de visites pastorales sur tout le territoire du Var qui se déroulera à partir de la rentrée prochaine ».

Pour répondre au « défi constant de l’unité », l’évêque de Toulon annonce que des préconisations établies à l’issue de visites pastorales sont « aujourd’hui mises en œuvre : projet d’affiliation à la Faculté catholique de Lyon, projet de formation inter-séminaire de Provence, amélioration du suivi et du discernement des séminaristes, etc. ». Dans cette optique, le séminaire diocésain de la Castille ne sera plus indépendant.

Mgr Rey avait préalablement suspendu deux membres de la petite communauté du Monastère Saint-Benoît, de spiritualité bénédictine traditionnelle, venus de Melbourne (Australie), après avoir appris leur ordination respectivement comme prêtre et diacre le 20 avril dernier, en secret et sans son accord, par un évêque dont ils n’ont jamais voulu donner le nom.

Cette mesure sanctionne spécialement le prieur du monastère, Alcuin Reid, ordonné prêtre par un évêque rencontré lors d’une visite au Vatican… En outre, dans un décret du 10 juin, Mgr Rey a décidé de supprimer l’association publique de fidèles intitulée « Monastère Saint-Benoît », qu’il avait érigée en 2019 en reconnaissance de cette communauté. De même, l’évêque a décidé de retirer la permission d’établir un oratoire qui lui avait été accordée.

« Les enquêtes effectuées au moment de [son] accueil ont démontré qu’Alcuin Reid n’était mis en cause dans aucune affaire d’abus, n’avait commis aucun acte illégal et n’était sous le coup d’aucune sanction, civile ou canonique », a tenu à préciser le diocèse de Fréjus-Toulon.