France : restauration de la cathédrale de Chartres

Cathédrale de Chartres - le tour du Chœur de la cathédrale va être restauré
Notre-Dame de Chartres, archétype de la cathédrale gothique, fut construite immédiatement après l’incendie de 1194 qui ravagea la cathédrale romane du XIe siècle. Il n’a fallu qu’une trentaine d’années (1194 – vers 1230) pour construire le gros-œuvre de l’édifice qui s’impose ainsi par son unité et l’harmonie qu’il dégage intérieurement.
La cathédrale de Chartres, où se trouve le voile de la Sainte Vierge, attire les visiteurs qui viennent admirer son architecture novatrice, le plus vaste ensemble de vitraux du XIIIe siècle ainsi que ses trois portails sculptés. Cet immense édifice, construit il y a plus de 800 ans et épargné par les guerres et la Révolution, a pourtant perdu de son éclat. « Pour la première fois dans l’histoire de la restauration, on décida de restituer l’état initial d’un monument », et l’association Les Amis de la cathédrale de Chartres y participe activement aux côtés de l’Etat. Après s’être concentrée sur des tâches d’entretien qu’elle poursuit, l’association a pu assurer la charge financière de plusieurs restaurations : le pavillon de l’horloge, de nombreux vitraux du déambulatoire, puis de grandes baies du chœur, – restaurations qui ont permis au chœur de la cathédrale de retrouver depuis 2010 l’atmosphère lumineuse qu’elle devait avoir à l’origine.
En effet, les artisans du Moyen-Age avaient recouvert l’ensemble de l’édifice, construit en pierre grise, d’un enduit ocre jaune, avec des faux joints blancs peints à la chaux. « A cette époque, on recouvre les cathédrales d’une couleur claire pour mieux les dématérialiser, pour leur apporter comme une lumière divine », explique l’architecte-en-chef des Monuments historiques, Patrice Calvel. Ainsi la restauration du chœur a permis de mettre à jour l’enduit initial recouvert des badigeons des XVe et XIXe siècles.
L’ampleur des travaux qui restent néanmoins à entreprendre pour redonner à l’ensemble de la cathédrale son aspect originel, incite Les Amis de la cathédrale à poursuivre en restaurant dès 2014 la clôture du chœur, la rose des laboureurs, et le vitrail d’Abraham.
Conçue par les chanoines pour séparer le chœur du reste de l’édifice, la clôture du chœur isolait le clergé des laïcs. Elle s’élève à une hauteur de 6 mètres et s’étend sur une centaine de mètres. Véritable muraille de pierre sculptée, ce magnifique ensemble des XVIe et XVIIe siècles se présente sur quatre niveaux ; les grandes niches offrent une quarantaine de scènes illustrant la vie de la Vierge et du Christ sous des dais de couronnement en dentelle de pierre. Son maître d’œuvre, Jehan de Beauce, avait également dirigé la construction du clocher nord.
« Outre un très fort encrassement, mis en évidence par la récente restauration des vitraux de la voute du chœur et du déambulatoire », on remarque sur la clôture du chœur des lacunes d’éléments sculptés, des fissures et des éléments érodés. « La restauration permettra de redonner sa blancheur à la pierre, de consolider les éléments fragilisés et de reconstituer certains éléments manquants. »

Cathédrale de Chartres - rose des laboureurs
(Sources : amiscathedrale/cathedralechartres – DICI n°286 du 06/12/13)