France : succès du Compendium de la foi catholique de Mgr Schneider

Source: FSSPX Actualités

L’an dernier, paraissait aux Etats-Unis Credo – Compendium of Catholic Faith (Sophia Institute Press) de Mgr Athanasius Schneider, évêque auxiliaire d’Astana au Kazakhstan. Sa traduction française est désormais disponible aux éditions Contretemps, Credo – Compendium de la foi catholique.

Après les éditions en anglais et en français, l’ouvrage sera publié au cours de l’année 2024 en espagnol, portugais et italien. Les traductions en allemand, polonais, hongrois et russe sont en cours. L’édition française était en rupture de stock trois mois après sa parution, elle est de nouveau disponible depuis la mi-mai.

En tête de l’ouvrage, on trouve plusieurs recommandations dont celle du cardinal Robert Sarah, ancien préfet de la Congrégation pour le culte divin qui s’est fait remarquer par une courageuse allocution aux évêques du Cameroun. Egalement celle de Mgr Joseph Strickland, évêque destitué de son siège de Tyler (Texas) par François, le 11 novembre 2023, en raison de ses critiques du synode sur la synodalité.

Des réponses aux erreurs contemporaines

Comme le note le P. Michael Fiedowiccz de la Faculté de théologie de Trèves en Allemagne, ce qui fait l’intérêt du Compendium, c’est que « des questions et problèmes actuels – tels que le transhumanisme, le pentecôtisme, l’interdiction des rites catholiques traditionnels, le culte de la Terre Mère, les méthodes asiatiques de méditation, le sacerdoce ou le diaconat des femmes – sont éclairés à la lumière de l’enseignement traditionnel de l’Eglise, offrant aux fidèles une orientation utile en ces temps de confusion. »

Dans un entretien accordé à Jean-Pierre Maugendre, à l’origine de la publication en français, Mgr Schneider déclare : « Plusieurs thèmes nouveaux d’actualité sont apparus qui ne sont pas pris en compte dans le nouveau Catéchisme de l’Eglise catholique [1992], comme l’idéologie du genre, le transhumanisme, le culte rénové d’anciennes divinités païennes, comme celui de la Pachamama, etc. Certains thèmes sont également absents du catéchisme évoqué, comme la franc-maçonnerie, le phénomène du pentecôtisme et des sectes, etc. ».

Et le prélat kazakh n’hésite pas à affirmer : « le nouveau Catéchisme de l’Eglise catholique contient certaines formulations doctrinales ambiguës qui devraient être clarifiées à la lumière de la Tradition pérenne de l’Eglise.

« Il fallait également mentionner que les papes peuvent faire des déclarations ambiguës et erronées en dehors de leurs déclarations doctrinales définitives et en dehors des décisions ex cathedra, comme cela s’est déjà produit dans l’histoire et comme c’est également, et malheureusement, le cas dans certaines déclarations et actes du pape François.

« Il convient également de mentionner le problème de la réforme du rite de la messe, qui contient certains éléments d’ambiguïté doctrinale au sujet du caractère sacrificiel de la messe. » La prudence de Mgr Schneider paraîtra un peu excessive aux lecteurs du Bref examen critique du Novus Ordo Missæ [1969], des cardinaux Alfredo Ottaviani et Antonio Bacci.

Ces hauts prélats ne parlaient pas seulement de « certains éléments d’ambiguïté doctrinale », mais dénonçaient vigoureusement une réforme qui « s’éloigne de façon impressionnante, dans l’ensemble comme dans le détail, de la théologie catholique de la sainte Messe, telle qu’elle a été formulée à la XXIIe session du Concile de Trente, lequel, en fixant définitivement les “canons” du rite, éleva une barrière infranchissable contre toute hérésie qui pourrait porter atteinte à l’intégrité du Mystère ».

Il est à souhaiter qu’une telle volonté –non seulement clarificatrice des ambiguïtés, mais aussi dénonciatrice des erreursdu NOM –permette à Mgr Schneider de choisir la célébration exclusive de la messe traditionnelle, lui qui pour l’heure célèbre également la messe de Paul VI dans certaines circonstances.

D’autant plus qu’en 2022, il invitait les prêtres et fidèles attachés à la messe traditionnelle à ne pas craindre une forme d’« exil liturgique » accepté comme une persécution subie pour Dieu et son Eglise.

Dans le même ordre d’idées, la traductrice en français du Compendium, Karen Darantière, présente l’ouvrage en ces termes sur Paix liturgique du 27 avril : « Ce livre a le grand mérite de clarifier les affirmations ambiguës des documents conciliaires, comme aussi celles du Catéchisme de Jean-Paul II. Par exemple, à la question : “Le Saint-Esprit utilise-t-il de fausses religions pour donner la grâce et le salut à l’homme ?”

Il répond : “Non. Bien que Dieu puisse donner des grâces à un homme qui pratique une fausse religion, compte tenu de son ignorance innocente et de sa bonne volonté sincère, de telles grâces ne seraient d’aucune façon dues à la fausse religion elle-même ou à sa médiation. Au contraire, la grâce peut être donnée [directement] à l’homme malgré son erreur, et afin de le conduire de cette erreur à la vérité de la juste foi.” – Cela clarifieUnitatis redintegratio, n° 3 et le Catéchisme de l’Eglise catholique, n° 819.  »– C’est plus qu’une clarification, une dénonciation.

Sur le même sujet,Paix liturgique signale : « Procède de la même visée le passage du Compendiumconcernant l’unité de l’Eglise et l’œcuménisme : “[le véritable œcuménisme doit pousser] au retour des dissidents à la seule véritable Eglise du Christ, puisqu’ils ont eu jadis le malheur de s’en séparer” (c’est une citation de Mortalium animos de Pie XI).

« Non il n’est pas juste de dire que l’Esprit du Christ utilise les communautés chrétiennes séparées comme “moyens de salut dont la vertu dérive de la plénitude de grâce et de vérité qui a été confiée à l’Eglise du Christ”.

« Cette proposition – que Mgr Schneider rejette fermement, car elle “concède insidieusement une quasi-légitimité aux communautés chrétiennes séparées et sape l’unicité de l’Eglise en favorisant le relativisme doctrinal” –, [cette proposition] est, comme il le dit en note, une citation d’Unitatis redintegratio, n° 3, de Vatican II. » – Ici aussi ce n’est pas une clarification, mais le rejet d’une erreur moderne s’opposant à la doctrine pérenne rappelée par Pie XI.

Un exposé de la doctrine à la portée d’un large public

Dans sa présentation, Karen Darantière indique avec précision la construction de l’ouvrage : « Ce Compendium contient un exposé clair, complet et concis de chaque article de la foi, de la morale et du culte catholiques, sous la forme traditionnelle de questions et réponses, et compte plus de 600 citations du Magistère, des Pères et des Docteurs de l’Eglise.

« Il suit un plan classique en trois parties : la première expose ce que nous croyons, en suivant le Symbole des Apôtres (lex credendi) ; la deuxième explique les principes de l’agir moral, en suivant l’ordre des commandements (lex vivendi) ; la troisième traite de la grâce et des moyens de sanctification, surtout la prière et les sacrements (lex orandi). »

Elle montre à quel public le Compendium est destiné : « Credo s’adresse à tous les catholiques universellement : à la jeunesse qui a soif de la vérité, aux parents et aux grands-parents qui veulent transmettre la foi à leurs enfants et petits-enfants, aux catéchistes qui préparent les catéchumènes à recevoir les sacrements, aux prêtres de paroisse qui veulent recommander un catéchisme solide à leurs ouailles.

« Ce livre est écrit dans une langue compréhensible pour ceux qui ne sont pas versés dans les questions théologiques, tout en étant précise et exacte. En effet, Mgr Schneider fait parler les Conciles, les Pères, les Docteurs, avec notamment beaucoup de citations de laSomme théologique de saint Thomas d’Aquin, de façon que les simples fidèles puissent aisément comprendre. »

A l’appui de son propos, la traductrice cite Mgr Schneider indiquant, dans la préface française, le but qu’il s’est fixé : « Je suis obligé de répondre aux demandes de nombreux fils et filles de l’Eglise qui sont perplexes face à la confusion doctrinale régnant dans l’Eglise de notre époque.

« Je propose cet ouvrage, Credo – Compendium de la foi catholique, pour les fortifier dans leur foi et pour les guider vers l’enseignement immuable de l’Eglise. Conscient du devoir épiscopal d’être un “nourricier de la foi catholique et apostolique” […] j’ai composé cet ouvrage […] principalement [pour les] “petits” de Dieu … qui ont faim du pain de la droite doctrine. »

La Tradition est l’essence de l’Eglise, et donc son espérance

Karen Darantière signale également, dans sa présentation du Compendium, que l’auteur répond à la question :«  Qu’ont prescrit les papes pour un authentique renouveau de l’Eglise ? », par une citation de saint Pie X : « Les vrais amis du peuple ne sont ni révolutionnaires ni novateurs, mais traditionalistes. »

De fait, ce qui frappe dans l’ensemble de l’ouvrage c’est la confiance inaltérable de Mgr Schneider en la capacité de la Tradition à restaurer l’Eglise non pas de façon théorique mais concrète. Sur ce point, il fait part à Jean-Pierre Maugendre de ce qu’il constate à travers le monde : « En particulier, l’amour débordant et surnaturellement inspiré de nombreux jeunes et de familles pour la foi catholique traditionnelle, claire et sans ambiguïté.

« L’ensemble lié à un fort attachement à la liturgie traditionnelle de la sainte messe, malgré les récentes tentatives de la part du Saint-Siège et de certains évêques d’empêcher la célébration de cette liturgie traditionnelle.

« La foi et la liturgie traditionnelles exercent sur les âmes une attraction opérée par Dieu, une attraction que la bureaucratie ecclésiastique actuelle, hostile à la Tradition pérenne de l’Eglise, ne pourra pas arrêter. La Tradition est l’essence de l’Eglise et donc aussi son espérance, même dans la crise actuelle. »

Credo – Compendium de la foi catholique, Contretemps, 624 pages, 26,90 €