France : Un prêtre défie l’évêque d’Autun.
Prêtre à Chalon, en Saône-et-Loire, l’abbé Stéphane Boyer profite de la démission prochaine de l’évêque d’Autun, Mgr Raymond Séguy, pour dresser un constat très critique sur la situation du diocèse, et réclamer une forme d’audit.
"L’avenir est toujours à réinventer. Si dans notre Eglise, Rome nomme les dignitaires de l’Eglise souvent sans consultation locale, rien n’empêche de dire ce que nous attendrions d’un nouvel évêque". L’abbé Stéphane Boyer, prêtre à la paroisse N.D. de Lumière à Chalon, vient d’envoyer à 300 personnes un courrier dans lequel il lance un appel "pour que chacun puisse s’exprimer sur la façon dont il vit sa foi, ceux qui le veulent peuvent exposer un état des lieux et dire ce qu’ils attendent d’un nouvel évêque pour le service de notre Eglise et des hommes qui vivent en Saône-et-Loire"
Mgr Séguy atteint par la limite d’âge de 75 ans, a présenté à Rome sa démission, le 8 décembre. "On va changer d’évêque et il n’y a aucune consultation. On doit agir pour les autres et non pour l’institution. Je ne cherche pas à correspondre à une norme. Il faut écouter les gens de la base, ce n’est pas en se taisant qu’on rend service", déclare sans vergogne ce prêtre ordonné il y a douze ans. L’état des lieux qu’il réclame vise directement le gouvernement de son évêque : "Il n’a pas été assez fédérateur et a donné beaucoup de gages aux traditionalistes. Il veut se situer comme un père qui a autorité… Il ne nous a pas beaucoup écoutés, ce que l’on vit tous les jours sur le terrain auprès des gens n’est pas remonté jusqu’à Autun… On doit être des collaborateurs de l’évêque, il faut plus de communication, il y a un travail gigantesque à réaliser".
Quand on demande à cet ecclésiastique en jean et baskets, arborant une boucle d’oreille, ce qu’il souhaite : "J’attends d’un évêque qu’il soit capable de dialogue et d’écoute de toutes les situations humaines, quelqu’un qui peut travailler en équipe et qui encourage les initiatives nouvelles, il faut qu’il soit simple, à la portée des gens…" Et de conclure tout simplement : "J’ai envie que l’avenir soit meilleur".
