France : un sondage en faveur des apprentis-sorciers de la bioéthique

Source: FSSPX Actualités

Une étude de l’institut de sondages Ifop réalisée pour le journal La Croix et le Forum européen de bioéthique montre une inquiétante dérive libérale sur les questions de bioéthique.

Le sondage, effectué du 8 au 11 décembre 2017 sur « un échantillon représentatif de la population française » de 1.010 personnes, a été publié par La Croix dans son édition du 3 janvier 2018. Il révèle que 71% des Français souhaitent une loi sur l’euthanasie, et 24% sur le suicide assisté.

64% des sondés se déclarent également favorables à la Gestation pour autrui (GPA) et 60% à la Procréation médicalement assistée (PMA) au sein des « unions entre personnes de même sexe ». Autre chiffre impressionnant : 80% se disent favorables à la manipulation voire à la destruction d’embryons humains à des fins médicales.

Sur le fond, cette inquiétante évolution marque le triomphe de l’individualisme, explique Pierre Le Coz, philosophe et professeur à la faculté de médecine de l’Université d’Aix-Marseille. Il explique que, « avec les Lumières, nous sommes peu à peu sortis de la société traditionnelle, fondée sur la répétition du passé », à laquelle s’est substitué « le contrat social, formalisé par Rousseau en 1762  : depuis lors, l’autorité ne vient plus des ancêtres ni des sages ni de la religion, mais de l’homme, constructeur de son existence ».

Cette analyse rejoint celle que, il y a plus d'un siècle déjà, le saint pape Pie X faisait à l'orée de son pontificat, en s'adressant aux évêques de l'Eglise catholique. Il relevait « les conditions funestes de l'humanité à l'heure présente. Peut-on ignorer la maladie si profonde et si grave qui travaille, en ce moment bien plus que par le passé, la société humaine, et qui, s'aggravant de jour en jour et la rongeant jusqu'aux moelles, l'entraîne à sa ruine ? Cette maladie, Vénérables Frères, vous la connaissez, c'est, à l'égard de Dieu, l'abandon et l'apostasie. » (Lettre encyclique E supremi apostolatus, sur la charge de souverain pontife, 4 octobre 1903).