FSSPX : Prières de réparation pour la réunion interreligieuse d’Assise
Mgr Bernard Fellay a demandé à tous les Supérieurs des séminaires et des districts de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X d’organiser, en réparation de la rencontre interreligieuse d’Assise (27 octobre 2011), selon les possibilités de chacun, une exposition publique du Saint-Sacrement, un chemin de croix, la célébration de la Messe pro propaganda fidei ou la récitation du Rosaire, – ces cérémonies étant accompagnées de sermons ou de conférences expliquant les raisons de condamner cette nouvelle réunion interreligieuse, en évitant « les anathèmes, les injures, les quolibets, les polémiques stériles », comme le souhaitait Mgr Marcel Lefebvre, invitant plutôt ses prêtres à prier à se sanctifier et à sanctifier les âmes (Le coup de maître de Satan, éd. St-Gabriel, p.48).
Dans cette intention, l’abbé Régis de Cacqueray, Supérieur du district de France, fait célébrer 1000 messes, exhortant « tous les catholiques à entrer dans cet esprit d´expiation, de pénitence et de réparation ». 4 octobre 2011. Abbé de Cacqueray : 1 000 messes en réparation du scandale d'Assise
Dès le 11 janvier 2011 des intellectuels catholiques italiens avaient demandé à Benoît XVI de « fuir l’esprit d’Assise ». Dans une supplique pressante, ils prenaient la défense des chrétiens martyrisés aujourd’hui : « Très Saint-Père, nous croyons qu'avec un nouvel ‘Assise 1986’, aucun chrétien en terre d'Orient ne sera sauvé : ni dans la Chine communiste, ni en Corée du Nord, ni au Pakistan ou en Irak... De nombreux fidèles, au contraire, ne comprendront pas pourquoi justement dans ces pays, il y en a encore qui meurent en martyrs pour ne pas renoncer à leur rencontre non pas avec une religion quelconque, mais avec le Christ. Comme les Apôtres sont morts. « En face de la persécution, il existe des moyens politiques, diplomatiques, des dialogues personnels et d'Etat à Etat : qu'ils aient lieu tous, aussi bien que possible. Avec Votre amour et Votre désir de paix pour tous les hommes. Mais sans rendre possible pour ceux qui veulent semer la confusion et augmenter le relativisme religieux – antichambre de tous les relativismes –, une opportunité, y compris médiatique, aussi appétissante que la réédition d'‘Assise 1986’. » (voir DICI n° 228 du 22/01/11)
A l’occasion de la précédente réunion d’Assise (24 janvier 2002), Mgr Bernard Fellay avait nettement distingué, lui aussi, entre une démarche diplomatique légitime en faveur de la paix et une rencontre interreligieuse pour la paix. Dans un communiqué du 21 janvier, il déclarait : « Le problème ne vient pas de l’objet de la prière, la paix. Prier pour la paix d’une part, chercher d’autre part à établir et affermir la paix entre les peuples et les nations est une bonne chose. La liturgie catholique est remplie de très belles prières pour la paix. Et de tout cœur, nous les faisons nôtres. De plus, les anges ayant annoncé lors de la naissance de Notre-Seigneur Jésus-Christ la paix pour les hommes de bonne volonté, il est tout à fait convenable d’inviter les fidèles à implorer du vrai Dieu un bien si grand en cette époque de l’année. « La raison de notre indignation vient de la confusion, du scandale, du blasphème liés à l’invitation venant du Vicaire de Notre-Seigneur Jésus-Christ, unique médiateur établi entre Dieu et les hommes, adressée à d’autres religions de venir prier à Assise pour obtenir la paix. (…) « Autre chose est l’établissement de la paix civile (politique) entres les nations par le moyen de congrès, de discussions, de mesures diplomatiques avec intervention de personnes influentes des diverses nations et religions, autre chose est la prétention d’obtenir de Dieu le bien de la paix par la prière de toutes les (fausses) religions. Cette dernière démarche heurte de plein fouet la foi catholique et le premier commandement. (...) « Elle rejoint le plan maçonnique d’établir un grand temple de fraternité universelle au-dessus des religions et des croyances, ‘l’unité dans la diversité’ si chère au Nouvel Age et au globalisme mondial. »
Deux ans après, le 6 janvier 2004, le Supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X adressait à tous les cardinaux de l’Eglise catholique une lettre qui accompagnait l’étude intitulée « De l’œcuménisme à l’apostasie silencieuse ». Il y affirmait : « Cet œcuménisme a été la principale cause d’une réforme liturgique dont on sait l’effet désastreux sur la foi et la pratique religieuse des fidèles. C’est lui qui a corrigé la Bible, dénaturant le texte divinement inspiré pour en présenter une version édulcorée, inapte à fonder la foi catholique. C’est lui qui maintenant vise à fonder une nouvelle Eglise dont le cardinal Kasper, dans une récente conférence, précisait les contours. Jamais nous ne pourrons être en communion avec les promoteurs d’un tel œcuménisme qui tend à dissoudre l’Eglise catholique, c’est-à-dire le Christ en son Corps mystique et qui détruit l’unité de la foi, vrai fondement de cette communion. De leur unité, nous ne voulons pas, parce qu’elle n’est pas celle voulue de Dieu, elle n’est pas celle qui caractérise l’Eglise catholique.
« C’est donc cet œcuménisme que nous entendons analyser et dénoncer par le document ci-joint, car nous sommes persuadés que l’Eglise ne pourra correspondre à sa divine mission si elle ne commence par renoncer clairement à cette utopie et à la condamner fermement, utopie qui, selon les propres termes de Pie XI, disloque de fond en comble les fondements de la foi catholique. (Mortalium animos, 6 janvier 1928) « Conscients d’appartenir de plein droit à cette même Eglise et désireux de toujours plus la servir, nous vous supplions de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour que le Magistère actuel retrouve bien vite le langage multiséculaire de l’Eglise selon lequel l’union des chrétiens ne peut être procurée autrement qu’en favorisant le retour des dissidents à la seule véritable Eglise du Christ, qu’ils ont eu jadis le malheur de quitter. C’est alors que l’Eglise catholique redeviendra tout à la fois phare de vérité et port de salut au sein d’un monde qui court à sa ruine parce que le sel s’y est affadi. « Veuillez croire, Eminence, que nous ne voulons aucunement nous substituer au Saint-Père, mais nous attendons cependant du Vicaire du Christ les mesures énergiques et nécessaires pour sortir l’Eglise de l’embourbement dans lequel l’a mise un œcuménisme faux. Celui qui a reçu le pouvoir suprême, plénier et universel sur toute l’Eglise peut poser ces actes salutaires. Du Successeur de Pierre, nous espérons, dans la prière, qu’il écoute notre appel alarmé et qu’il manifeste jusqu’à l’héroïsme cette charité qui a été demandée au premier pape à la réception de sa charge, la plus grande des charités – Amas Me plus his, M’aimes-tu plus que ceux-ci ? (Jn 21, 15) – celle qui doit sauver l’Eglise. »
Enfin, au cours de la conférence qu’il donnait au Congrès du Courrier de Rome, le 9 janvier 2011 à Paris, Mgr Bernard Fellay indiquait la seule façon possible d’ôter de la rencontre d’Assise tout soupçon de syncrétisme religieux : « Assise est devenu maintenant un symbole. De dire qu’on y va pour fêter les 25 ans de ce symbole, même si on va tenter de le nettoyer, de le corriger, on n’enlèvera pas la portée du symbole. Il y a un message derrière Assise, et le seul moyen d’effacer ce message, c’est que le Vicaire du Christ, à cette occasion, dise à toutes les autres religions : ‘Il y a un seul Nom sous le ciel qui ait été donné et par lequel on puisse être sauvé, et c’est Notre-Seigneur Jésus-Christ. Convertissez-vous’ (cf. Act. 4, 12). Si cela se fait, alors là oui d’accord ! »
Toutes les citations de Mgr Fellay sont extraites de DICI n°229 du 05/02/11
(Source : FSSPX/MG – DICI n°243 du 28/10/11)
Lire également : Programme officiel de la rencontre interreligieuse d’Assise (27 octobre 2011) L’épicentre d’Assise