Génération spontanée ?

Source: FSSPX Actualités

Ces dernières semaines, le cardinal Raymond Burke, le cardinal néerlandais Wim Eijk et Mgr Athanasius Schneider ont de nouveau dénoncé la confusion sur l’indissolubilité du mariage, entretenue par l’exhortation Amoris lætitia. Toutes ces critiques de hauts prélats contre le libéralisme de l’Eglise actuelle, manifestent un progrès. Naguère encore, la Fraternité Saint-Pie X était seule à passer pour un prophète de malheur, prêchant dans le désert.

Mais les doctrines hétérodoxes contenues dans Amoris lætitia sont-elles les fruits d’une génération spontanée ? Certes ces prélats dénoncent à juste titre les idées et les mœurs du monde moderne qui pénètrent aujourd’hui dans l’Eglise, sous couvert de « pastorale miséricordieuse ». Faut-il en rester là, sans envisager que le concile Vatican II – dont se réclament pourtant les réformateurs laxistes –, soit à l’origine de cet état de confusion ?

Que voulait faire le Concile ? Selon le cardinal Joseph Ratzinger, il s’agissait « d’acquérir les meilleures valeurs exprimées dans deux siècles de culture “libérale”. Ce sont en fait des valeurs qui, même si elles sont nées en dehors de l’Eglise, peuvent trouver leur place – purifiées et corrigées – dans sa vision du monde. C’est ce qui a été fait. » (Entretien avec Vittorio Messori, dans le mensuel Jesus, novembre 1984, p.72)

L’Eglise catholique pouvait-elle acquérir ces « valeurs » de deux siècles de libéralisme, se contenter de les « purifier » et de les « corriger » pour les intégrer à sa vision du monde, sans introduire par le fait même la confusion dans la doctrine et la discipline sur le mariage ?

Il n’y a pas de fumée sans feu, pas d’effet sans cause. Dissiper la fumée sans éteindre le foyer est de peu d’utilité. Dénoncer la confusion est nécessaire, en identifier la cause pour la neutraliser est indispensable.

Abbé Alain Lorans