Grande-Bretagne. Une femme demande de pouvoir mourir.
Communiqué de lACIM du 22 mars 2002
La décision prise aujourdhui par la High Court of Justice en Angleterre à propos du cas de Melle B. va faire jurisprudence et être vis-à-vis de lopinion publique un moyen supplémentaire de légaliser leuthanasie au nom dune nouvelle jurisprudence. Mlle B., paralysée à partir du cou, est dans un état de santé quasi végétatif. Elle est paraplégique, nourrie par perfusions, bénéficiant dun entraînement respiratoire et cardiaque. Quand elle sortie dun état semi-comateux, elle souhaita que sa vie eût un terme. Le cas de Mlle B. illustre le droit des patients à refuser un traitement médical contre lavis de leurs médecins et pourrait servir de référence à des hôpitaux confrontés à des cas similaires. La singularité de cette affaire est que cette personne est capable dexprimer un avis à la différence des cas de "comas dépassés". La British Medical Association (BMA), qui représente le corps médical, a approuvé la décision du tribunal : elle « renforce les directives légales et éthiques bien établies selon lesquelles tout adulte compétent a le droit de refuser un traitement médical, même si cela peut conduire à sa mort ». Il est évident que ce type de patients nest pas toujours en état de juger en toute connaissance de cause dune pareille décision. Actuellement, en France, la loi est telle quun patient nest jamais obligé daccepter un traitement. Le cas classique est celui des Témoins de Jéhovah qui refusent les transfusions sanguines, au mépris parfois de leur propre vie. Cependant, la transfusion sanguine apparaît à ce jour comme un traitement classique et simple des pertes de sang.
La réponse de lEglise catholique au cas de Melle B. est donnée par Pie XII (Allocution aux médecins et anesthésistes du 22 novembre 1957). « La raison naturelle et la morale chrétienne disent que lhomme (et quiconque est chargé de prendre soin de son semblable) a le droit et le devoir en cas de maladie grave de prendre des soins nécessaires pour conserver la vie et la santé. Ce devoir noblige habituellement quà lemploi des moyens ordinaires, cest-à-dire des moyens qui nimposent aucune charge extraordinaire pour soi-même ou pour un autre ».
Dans le cas présent, la santé de Melle B. na quune chance sur cent dêtre améliorée au prix de soins qui ne peuvent en aucun cas être considérés comme ordinaires. Elle peut légitimement demander quil soit mis fin à sa réanimation et les médecins sont parfaitement fondés de vouloir arrêter les soins. Limportant reste, dit Pie XII, de mettre dans de tels cas sa conscience en paix vis-à-vis de Dieu et des hommes.
Ce cas douloureux ne peut cependant en aucun cas justifier une euthanasie active, cest-à-dire des manuvres visant directement à mettre fin à la vie dun malade. De même, larrêt des soins ne saurait être considéré comme une forme deuthanasie (même qualifiée de passive).
Dr J.P. Dickès président de lACIM
Voir sur ce sujet les Cahiers St Raphaël 20B place Dupleix Paris 75015, les numéros 64 sur Pie XII et 59 sur leuthanasie.
La rédaction de DICI souhaite à tous ses lecteurs une sainte fête de Pâques !