Hommage au Professeur Lejeune
Le Saint Père a exprimé "sa gratitude" envers cette institution, pour "le service apporté à lEglise et à la société civile". Ce service consiste "en la collaboration avec les organismes doctrinaux et pastoraux du Saint-Siège" sur les « données et connaissances nécessaires pour les décisions concernant la vie, à assumer dans un cadre moral". Le pape a insisté "sur limportance de la présence des catholiques dans le domaine culturel, dans le monde scolaire et universitaire, et dans celui de la recherche scientifique et technique".
Ce colloque a débuté par lévocation de la personnalité du professeur Jérôme Lejeune, généticien français et premier président de lAcadémie pontificale pour la vie. "Rendre hommage à un homme de bien est oeuvre de simple justice, et il est fort heureux que notre compagnie ait inscrit au programme officiel de son dixième anniversaire ce besoin spontané dexprimer notre reconnaissance à son premier président", a déclaré Jean-Marie Le Méné.
Il a dépeint son prédécesseur comme quelquun qui navait "jamais cessé dêtre au service de la vie, comme scientifique et comme médecin". "Pour lui, il était impensable de tuer dune main et de soigner de lautre, ou plutôt de tuer les enfants quon nest pas capable de guérir. Chaque fois quil entendait parler davortement à propos des malades dont il soccupait - car les premières campagnes en faveur de lavortement ont surtout attaqué les enfants trisomiques -, il avait limpression que sil ne les défendait pas, lui qui était leur médecin, personne ne le ferait", a déclaré le gendre du professeur Lejeune. "Même quand la nature condamne, le devoir du médecin nest pas dexécuter la sentence, mais bien de tenter de commuer la peine" aimait à rappeler le généticien français.
Le cardinal Fiorenzo Angelini, président émérite du Conseil pontifical pour la pastorale de la santé, a demandé louverture dun procès en béatification pour le professeur Jérôme Lejeune, au cours de son intervention : "Ce fut un scientifique qui vécut sa foi chrétienne dans sa profession, avec héroïsme parce quil a su laccompagner par la simplicité et par la joie de servir la vie avec un plein dévouement et un total désintérêt".
Scientifique de renommée mondiale, Jérôme Lejeune a découvert la trisomie 21 en 1959, ouvrant alors la porte à une nouvelle science, la cytogénétique. Cest en 1964, quon a créé pour lui la première chaire de génétique fondamentale à la Faculté de médecine de Paris. Egalement directeur de recherche au CNRS et chef de service à lhôpital Necker Enfants Malades, il a reçu en 1962 le prix Kennedy, en 1969 le William Allen Memorial Award. Appelé par le pape Paul VI à lAcadémie pontificale des sciences en 1974, et plusieurs fois pressenti pour le Nobel, il a été membre de lInstitut de France en 1982, et de lAcadémie nationale de médecine en 1984.
Ces 19, 20 et 21 février, les travaux de lAcadémie pontificale pour la vie étaient centrés sur le thème de la reproduction, suivant sa méthodologie pluridisciplinaire, à savoir scientifique, anthropologique, théologique, éthique, juridique et technologique.
Les participants ont ainsi présenté les nouvelles technologies reproductives et leurs implications anthropologiques. Puis, les exposés ont porté sur les répercussions de la procréation artificielle dans le domaine médical, spirituel et juridique. Enfin, furent explorées les solutions de remplacement à la procréation artificielle avec une référence particulière à la prévention de linfertilité, aux thérapies médico-chirurgicales de la stérilité. Le recours à ladoption fut également étudié.
Les actes de ce colloque feront lobjet dune publication au cours de lannée.