Il y a 25 ans, à Ecône
Loin de moi de m’ériger en pape. Je ne suis qu’un évêque de l’Eglise catholique qui continue à transmettre, à transmettre la doctrine. Tradidi quod et accepi. C’est ce que je pense que je souhaiterais qu’on mette sur ma tombe, et cela ne tardera sans doute pas, qu’on mette sur ma tombe : Tradidi quod et accepi – ce que dit saint Paul – « Je vous ai transmis ce que j’ai reçu », tout simplement. Je suis le facteur qui porte une lettre. Ce n’est pas moi qui l’ai faite cette lettre, ce message, cette parole de Dieu, c’est Dieu lui-même, c’est Notre-Seigneur Jésus-Christ lui-même, et nous vous avons transmis, par l’intermédiaire de ces chers prêtres qui sont ici présents, et par tous ceux qui, eux-mêmes, ont cru devoir résister à cette vague d’apostasie dans l’Eglise, en gardant la Foi de toujours et en la transmettant aux fidèles. (...)
Beaucoup de séminaristes se sont confiés à nous, ont senti qu’il y avait là la continuité de l’Eglise, la continuité de la Tradition et donc sont venus dans nos séminaires, malgré les difficultés qu’ils ont rencontrées, pour recevoir une véritable ordination sacerdotale et pour pouvoir offrir le vrai sacrifice du calvaire, le vrai sacrifice de la messe et vous donner les vrais sacrements, la vraie doctrine, le vrai catéchisme. Voilà le but de ces séminaires. Alors je ne puis pas en conscience laisser ces séminaristes orphelins, et je ne peux pas vous non plus vous laisser orphelins en disparaissant sans rien faire pour l’avenir. Cela n’est pas possible. Ce serait contraire à mon devoir. (...)
De même que nous n’avons pas tenu compte de la suspens et que nous avons fini par être félicités par l’Eglise, et même par l’Eglise progressiste, de même, dans quelques années – je ne sais pas : le Bon Dieu seul connaît le nombre des années qu’il faudra pour que vienne le jour où la Tradition retrouve ses droits à Rome –, nous serons embrassés par les autorités romaines qui nous remercieront d’avoir maintenu la foi dans les séminaires, dans les familles, dans les cités, dans nos pays, dans nos couvents, dans nos maisons religieuses, pour la plus grande gloire du Bon Dieu et pour le salut des âmes.
Mgr Marcel Lefebvre, sermon pour les sacres épiscopaux, 30 juin 1988
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