Inde : Attaques répétées contre les chrétiens ou extermination systématique ?

Source: FSSPX Actualités

 

Le Conseil des chrétiens de l’Inde a déclaré que 37 chrétiens ont été tués dans le seul Etat de l’Orissa depuis les événements d’août dernier, plus de 4.000 maisons appartenant à des chrétiens ont été brûlés ou démolies, 50 lieux de culte détruits et plus de 50.000 croyants ont été obligés de s’enfuir. Parmi eux, seulement 14.000 ont pu trouver refuge dans les quelque 14 camps mis à disposition par le gouvernement. Selon ces estimations, encore incomplètes, de nombreux chrétiens se cachent toujours dans la jungle. Plusieurs centaines de chrétiens, catholiques comme protestants, ont également été forcés de se convertir à l’hindouisme ou tués s’ils refusaient. Les chrétiens peinent à faire reconnaître leurs droits et rares sont ceux qui osent porter plainte, la police protégeant souvent les suspects et allant jusqu’à soutenir les extrémistes en se joignant aux agressions contre les chrétiens.

 Le 27 août dernier, le pape a rejeté avec fermeté les violences et appelé à la « coexistence pacifique ». Un appel relayé par la Conférence des évêques de l’Inde qui ne cache pas son inquiétude, en estimant que ce sont là « les pires attaques anti-chrétiennes de ces dernières années ».

 L’Orissa, situé au nord-est de l’Inde et au sud de Calcutta, est bordé par la baie du Bengale à l’est, le nouvel Etat du Jharkhand et le Bengale occidental au nord, le Madhya Pradesh à l’ouest et l’Andhra Pradesh au sud. La population de cet Etat s’élève à près de 39 millions d’habitants, composée d’Hindous, en majorité, puis - en ordre décroissant d’importance numérique - de musulmans, de chrétiens et de bouddhistes. L’Union indienne, composée de 29 Etats, est peuplée de 1,1 milliard d’habitants où l’on compte 878 millions d’hindous, 138 millions de musulmans, 24 millions de chrétiens, 18 millions de sikhs et 7,5 millions de bouddhistes.

 « La volonté de détruire l’autre est si forte chez ces fanatiques »

 Eglises d’Asie rapporte que les attaques contre les chrétiens, en particulier dans le district de Kandhamal dans l’Etat d’Orissa où les violences ont commencé en août dernier, se poursuivent. « Nos vies sont gravement menacées, déclare le père Prasanna Singh, qui a dû fuir sa paroisse après l’attaque des extrémistes hindous en août dernier. Nous sommes impuissants (…), et n’avons aucune idée de l’endroit où se trouvent nos paroissiens et combien d’entre eux ont survécu ». Comme les autres prêtres des 34 paroisses que compte le district de Kandhamal, le P. Singh avoue son désarroi : « Nos fidèles se cachent ou sont réfugiés dans des camps (…). Nous ne pouvons pénétrer dans la zone. Que pouvons-nous faire ? ». Sœur Suma, supérieure régionale des Missionnaires de la Charité en Orissa, était sur les lieux au moment des attaques. Elle a porté secours à plusieurs prêtres réfugiés dans la jungle. Dans un entretien à l’agence Ucanews, citée par Eglises d’Asie, elle dénonce l’attitude des autorités : « Elles ont clairement ordonné qu’aucun religieux chrétien ne puisse entrer dans les camps. » Néanmoins, évêques, prêtres et religieuses de différentes congrégations tentent de faire parvenir des secours d’urgence dans les zones sinistrées et les camps.

 Une religieuse du camp de Raika, à Kandhamal, a déclaré à l’agence AsiaNews : si « les autorités découvrent que nous sommes des religieuses, nous sommes chassées. Je suis en vêtements civils et porte même le tilak. Nous sommes constamment surveillées. De ma vie, je n’ai jamais rien vu de tel. J’ai vécu des catastrophes naturelles comme un tsunami, des tremblements de terre ou des cyclones, mais rien d’aussi horrible qu’ici. La volonté de détruire l’autre est si forte chez ces fanatiques, leur brutalité, la torture ! Tout cela dépasse l’imagination ». « A Kandhamal, nous avons été traités comme ne le seraient pas même des animaux (…). La police et le gouvernement sont incapables d’agir (…) », dénonce le P. Bernard Digal, économe de l’archevêché de Cuttack-Bhubaneswar, laissé pour mort lors d’une attaque des hindouistes.

 Depuis l’Etat d’Orissa, les attaques contre les chrétiens ont gagné les Etats voisins du Chhattisgarh et du Madhya Pradesh, ainsi que le sud de l’Inde dans une flambée de violence que l’Etat fédéral se montre impuissant à maîtriser. Au sud du pays, des violences ont été commises dans l’Etat du Karnataka où des hindouistes ont déjà attaqué plus de 25 églises et lieux de prière depuis la mi-septembre et blessé gravement de nombreux fidèles. Mgr Gerald Almeida, évêque de Jabalpur (Etat de Madhya Pradesh), relève que plus de 35 attaques visant des chrétiens ou des institutions chrétiennes ont été commises à Jabalpur ces deux dernières années. Et pas un seul auteur n’a été condamné. La violence contre les chrétiens a considérablement augmenté depuis que le gouvernement de l’Etat Madhya Pradesh est aux mains du parti nationaliste hindou Baratiya Janata Party (BJP), en décembre 2003.       

A Mangalore (Etat du Karnataka), Sœur Selma, religieuse de Béthanie, avait été battue par les policiers, le 15 septembre dernier, alors qu’elle défendait sa paroisse des attaques des hindouistes. De l’hôpital, elle témoigne : « Notre Eglise a grandi malgré les persécutions (…). Ce que nous venons de vivre nous rappelle ce que nos prédécesseurs ont souffert pour leur foi (…). Et nous en sommes les fiers descendants (…). ». Le ministre-président du Karnataka, B. S. Yeddyrappa, membre du BJP, refusant jusqu’alors d’enquêter sur les violences envers les chrétiens en dépit des demandes insistantes de Mgr Bernard Moras, archevêque de Bangalore, a déclaré réunir un conseil de crise de son gouvernement afin « d’évaluer la situation ».

 Parallèlement, des exactions se sont produites au Kerala, près de Kochi. Le 21 septembre, pendant la messe, une église datant du XVIIème a été attaquée et une statue du Christ jetée à terre. Un peu plus loin, la cathédrale des Jacobites, The Mar Sabore, l’une des plus anciennes de l’Inde (élevée en 825), a été mise à sac, les vitraux brisés et une partie des reliques de Saint Paul Mar Athanase détruites.

 

Motivation religieuse et ambitions politiques

 Selon certains spécialistes, la vague de violence déclanchée par les nationalistes hindous à travers le pays, trouve son origine dans la remise en question du système des castes par les chrétiens. Près de 70% des chrétiens en Inde font partie des sans-caste et constituent une main d’œuvre bon marché. Nombreux sont ceux qui considèrent que derrière la motivation religieuse se cachent les ambitions politiques du parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party et de ses plus proches alliés, qui gouvernent tous les Etats où des violences se sont produites. Les prochaines élections générales sont prévues en 2009. Le père Bernardo Cervellera, directeur de l’agence Asianews a expliqué à Radio Vatican que l’attitude passive des autorités locales et nationales indiennes est due à la proximité de la date des élections. « Celles-ci ne veulent donc pas perdre les voix de la population hindoue ».

 Des organisations chrétiennes et des partis politiques indiens ont demandé l’interdiction des mouvements fondamentalistes hindous, responsables des récentes émeutes dans l’Etat de l’Orissa. Des appels ont été lancés à New Delhi par le Conseil chrétien pan-indien, le Forum social chrétien ou encore le Parti du pouvoir populaire (Lok Janashakti Party), d’obédience communiste. Tous demandent l’interdiction du Bajrang Dal et du Vishwa Hindu Parishad (VHP, Conseil mondial hindou), deux des principales organisations de la galaxie hindouiste qui gravitent autour du Bharatiya Janata Party (BJP), vitrine politique des extrémistes hindous. La Cour suprême d’Inde a demandé le 4 septembre des comptes à l’Etat de l’Orissa, et exigé de lui une enquête. Mais les témoignages sur le terrain seront-ils entendus pour mettre enfin un terme à cette flambée de violence que l’Etat ne parvient pas à maîtriser ?

 Le 25 septembre, le Parlement européen de Bruxelles a condamné l’attitude anti-chrétienne en Inde et adopté une résolution contre toute forme de violence à l’égard des chrétiens, en présence du patriarche œcuménique Batholomée I. Le Parlement européen a exprimé sa « profonde préoccupation » pour les attaques organisées actuellement contre les chrétiens dans certains Etats de l’Inde. Il a appelé les responsables à verser des indemnités aux personnes concernées pour les biens qu’elles ont perdus. La résolution demande aussi que les auteurs des délits soient traduits en justice. Le parlement demande en outre que soit maintenue la séparation des Eglises et de l’Etat pour éviter toute confrontation pouvant profiter à une organisation politique.

 Cependant, au moins trois lieux de culte chrétiens et plus d’une centaine de maisons ont été incendiés ou détruits les 24 et 25 septembre dernier, a déclaré le P. Dibakar Parichha, porte-parole de l’archidiocèse de Cuttack-Bhubaneswar, à Eglises d’Asie. Dans le district de Raikia, où se trouve la plupart des 14 camps de personnes déplacées mis en place par les autorités, « les gens ne sortent pas de leurs tentes » de peur d’être attaqués. La situation humanitaire de ces camps est critique, les hindouistes bloquent les routes qui y mènent et empêchent tout ravitaillement. « La situation dans laquelle nous nous trouvons est totalement désespérante. »

 A New Delhi, le 25 septembre, un haut fonctionnaire du ministère fédéral de l’Intérieur a reconnu que « les attaques ont eu lieu de manière extrêmement méthodique, par exemple en bloquant les routes avec des arbres pour que la police ne puisse pas se rendre sur les lieux ».

 

« Il n’y avait personne, pas de police, pas de forces paramilitaires. Les hindouistes ont agi à leur guise »

 Sœur Suma a rapporté que le couvent des Missionnaires de la Charité et l’église du village de Sukananda, dans le district de Kandhamal, ont été « entièrement détruits » dans la nuit du 25 septembre par une foule de 700 hindouistes, venus en camion vers 23 h. « Ils n’ont pas pu s’en prendre aux nôtres », a-t-elle précisé, car les religieuses et les pauvres dont elles s’occupent avaient auparavant été transférés « en lieu sûr ». Elle ajoute que « des amis hindous et les voisins » du couvent, de l’église paroissiale et du presbytère attenant montaient la garde devant les bâtiments, mais qu’ils ont dû se mettre à l’abri face à la détermination de la foule. « Je n’ai pas d’information quant aux attaques qu’ils auraient eu à subir de la part des hindouistes ». « Sachez, a poursuivi la religieuse, que tout ceci s’est produit dans une région supposée soumise à un couvre-feu nocturne. Or, il n’y avait personne, pas de police, pas de forces paramilitaires. Les hindouistes ont agi à leur guise ». Et de préciser que les extrémistes hindous mènent des opérations de ratissage dans la jungle où des chrétiens ont cherché refuge, et parce qu’ils empêchent tout journaliste de pénétrer dans la région, il est impossible de savoir ce qui se passe. « Combien seront tués et jetés dans la forêt, nous ne le saurons jamais».

 Le 26 septembre, la Conférence des évêques catholiques de l’Inde a dénoncé « l’apathie et l’inaction du gouvernement » au niveau fédéral, tout comme dans les Etats de l’Union indienne.   

Franco Frattini, ministre italien des Affaires étrangères, a indiqué que les persécutions antichrétiennes en Orissa ont été inscrites à l’ordre du jour du sommet entre l’Union européenne et l’Inde, tenu à Marseille le 29 septembre. Ce sommet était présidé par le Premier ministre Manmohan Singh et le président Nicolas Sarkozy, qui assume actuellement la présidence de l’UE. Le Premier ministre sikh a parlé de « honte nationale ». Il lui a été reproché l’inefficacité de son gouvernement. L’UE a qualifié de « massacres » les émeutes attribuées aux nationalistes hindous du Bajrang Dal et du Vishwa Hindu Parishad. Le Premier ministre indien a répondu à un journaliste du Figaro qui l’interrogeait sur les persécutions antichrétiennes qu’il s’agissait là d’« accidents sporadiques ». Déclarant regretter « profondément ces incidents », Manmohan Singh a tenu à préciser : « Il ne faut pas généraliser et tirer des conclusions sur le sort des minorités en Inde ».

 Selon un décompte établi par des chrétiens indiens, le bilan des violences de ces cinq dernières semaines est estimé dans l’Etat d’Orissa à 14 districts touchés, 300 villages détruits, 4.300 habitations incendiées, 50.000 sans-abri, 57 morts, 10 prêtres, pasteurs et religieuses blessés, deux femmes violées, 18.000 blessés, 149 lieux de culte détruits, 13 écoles et établissements scolaires détruits. Dans l’Etat du Karnataka : 4 districts touchés, 19 églises attaquées, 20 femmes et religieuses blessées. Dans l’Etat du Kerala : 3 églises endommagées. Dans l’Etat du Madhya Pradesh : 4 églises endommagées. Dans l’Etat de Delhi : 1 église détruite, 4 tentatives d’attaque contre des églises. Dans l’Etat du Tamil Nadu : 1 église attaquée. Dans l’Etat de l’Uttar Pradesh : 2 morts, un prêtre âgé et un employé à son service.     

Début octobre, des responsables chrétiens et hindous ont organisé une première rencontre de dialogue dans l’Etat du Kerala. « Cela pourrait constituer un grand pas vers la promotion de l’harmonie », a déclaré à l’Agence ENI l’évêque Joseph Mar Gregoriose, de l’Eglise syro-malankare orthodoxe. Parmi les 14 représentants hindous, se trouvaient des responsables religieux de groupes hindous dont le Vishwa Hindu Parishad (Conseil hindou mondial), qui a été accusé d’avoir joué un rôle majeur dans les violences à l’encontre des chrétiens dans l’est de l’Orissa. Les responsables religieux ont condamné « la violence commise au nom de la religion ». Dans une déclaration conjointe, ils ont affirmé que « la violence ne fait partie d’aucune religion. Les agissements qui incitent à la haine et à la non-harmonie religieuses ne doivent pas être encouragés et doivent être stoppés ». Ils ont également déclaré que « la conversion forcée n’est pas une conversion » et ont déploré « l’exploitation de la religion à des fins politiques ». En fait, depuis l’accession au pouvoir du radicalisme hindou, les chrétiens ont régulièrement été accusés de convertir les pauvres par « des moyens frauduleux », a fait savoir à Eglises d’Asie le Père Camille Cornu, prêtre des Missions Etrangères de Paris, en poste en Inde depuis plusieurs décennies.

 Une réunion d’urgence des 141 membres du Conseil national de l’intégration a été fixée au 13 octobre par le Premier ministre Manmohan Singh, a annoncé Eglises d’Asie. Ce Conseil national a été créé en 1962 afin de régler les conflits communautaires dans le pays. Le 6 octobre, plus de 50 organisations ont pris part à un grand rassemblement à Bangalore, la capitale de l’Etat du Karnataka, condamnant les attaques et demandant l’interdiction des partis hindous radicaux, responsables des exactions.

 

20 000 chrétiens réfugiés dans des camps, entre 50 et 80 morts

 Une déclaration conjointe pour demander la fin des violences et la promotion du dialogue interreligieux entre hindous et chrétiens a été rédigée le 8 octobre, à New Delhi, au cours d’une rencontre entre Mgr Vincent Concessao, archevêque de Delhi, Mgr Raphael Cheenath, archevêque de Bhubaneshwar (Orissa), et Lal Krishna Advani, ex-président du Bharatiya Janata party (BJP) et chef de l’opposition au parlement. La rencontre, tenue au domicile d’Advani, a été organisée par le chef religieux hindou Swami Chidanand Saraswati (de l’ashram Paramarth Niketan). « Un dialogue interreligieux sincère et intense doit débuter entre les chefs religieux des communautés hindoue et chrétienne sur tous les aspects de la vie, y compris sur la question des conversions. Le dialogue doit être mené dans l’état d’esprit qui fut celui de la rencontre sur le Dialogue interreligieux sur les conversions, tenue en mai 2006 au Vatican, organisée par le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et par le Conseil mondial des Églises. Tous les efforts possibles doivent être faits pour rétablir la paix, la normalité et la sécurité dans les zones frappées par les violences en coopérant avec les autorités locales et les chefs des communautés hindoues et chrétiennes. La justice doit être rendue au plus vite aux victimes », est-il ainsi déclaré. Et Swami Chidanand Saraswati a fait la proposition de reconstruire un des villages incendiés dans le district de Kandhamal (Orissa), en coopération avec l’Eglise locale et les autorités, en souhaitant que « ces efforts pour restaurer la confiance et l’unité entre les communautés soient imités et répétés ailleurs ».

 En dépit de cette déclaration, de nouvelles attaques ont eu lieu les 7 et 8 octobre dans l’Etat de l’Orissa. Selon Eglises d’Asie, des groupes armés ont attaqué 3 villages et brûlé 30 maisons de chrétiens dans le district de Khandamal, où règne toujours la terreur.

 Lors d’un Conseil des ministres, tenu le 9 octobre à New Delhi, Manmohan Singh, Premier ministre indien, a estimé ne pas devoir dissoudre le Bajrang Dal, la branche de la Jeunesse du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), mouvance extrémiste du BJP responsable de la majorité des actes de violence antichrétiennes. Selon le Premier ministre, prendre le contrôle fédéral sur l’Etat de l’Orissa serait en outre « contre-productif ».

 L’agence catholique asiatique Ucanews a fait savoir, le 10 octobre, que près de 75 représentants de différentes communautés chrétiennes s’étaient rencontrés à New Delhi afin de venir en aide aux victimes de la violence antichrétienne dans l’Etat de l’Orissa.

Etaient présents des membres de la Conférence des évêques catholiques indiens, du Conseil des Eglises nationales (NCCI) et de la Communauté évangélique de l’Inde. De cette réunion il ressort que 20.000 chrétiens résident actuellement dans des camps d’accueil. Des milliers de sans-abri se sont réfugiés dans les forêts pour échapper aux attaques des fanatiques hindous. La violence, qui dure depuis sept semaines, a causé entre 50 et 80 morts, selon des estimations non officielles. Varghese Mattamana, directeur de Caritas Inde, a expliqué à Ucanews que le gouvernement de l’Etat de l’Orissa avait autorisé son organisation à apporter une aide médicale dans trois camps d’accueil. Il attend maintenant l’autorisation officielle pour livrer du matériel de secours comme des couvertures, des articles d’hygiène et des objets d’usage courant. (Sources : apic/eda/misna/kna/eni/imedia)