Inde : forte augmentation des violences antichrétiennes

Source: FSSPX Actualités

Dans un communiqué publié le 11 juillet 2023, l’association Forum chrétien uni (UCF), basée à New Delhi, a signalé au moins 400 attaques ciblées contre les chrétiens en Inde entre janvier et juin 2023. L’an dernier durant la même période, l’organisation interconfessionnelle avait dénombré 274 attaques dans 23 Etats indiens.

Dans un communiqué publié le 11 juillet, l’UCF a expliqué que les attaques violentes en question ont été enregistrées entre janvier et juin via son numéro gratuit. Par ailleurs, un nombre record de violences a été enregistré contre les chrétiens en juin, avec 88 cas soit près de trois par jour.

A ce jour, 155 cas ont été enregistrés dans l’Uttar Pradesh, qui est aussi l’Etat indien le plus peuplé. Parmi ces attaques, 13 ont été signalées dans le district de Jaunpur, 11 dans les districts de Raebareli et Sitapur, 10 à Kanpur et 9 dans les districts d’Azamgarh et Kushinagar. Le district de Bastar, dans l’Etat central du Chhattisgarh, est en tête avec 31 attaques ciblées rapportées, selon l’UCF.

« Les violences dans l’Etat du Manipur, dans le Nord-Est, se poursuivent désormais depuis plus de deux mois ; plusieurs centaines d’églises ont été détruites et beaucoup de vies ont été perdues », a rappelé l’association. L’année précédente sur la même période, un nombre record d’attaques avait été enregistré en janvier, avec 121 cas soit presque quatre par jour.

Une hausse inquiétante des violences antichrétiennes se poursuit depuis 2014

On compte presque deux douzaines d’Etats indiens où la situation des violences antichrétiennes est particulièrement préoccupante, selon l’UCF, dont une majorité ont des lois anti-conversion et sont dirigés par le BJP, le parti pro-hindou du Premier ministre Narendra Modi.

En plus de l’Uttar Pradesh et du Manipur, 84 attaques ont été signalées au Chhattisgarh, 35 au Jharkhand, 32 dans l’Haryana, 21 au Madhya Pradesh, 12 au Pendjab, 10 au Karnataka, 9 au Bihar, 8 au Jammu-et-Cachemire et 7 au Gujarat.

En revanche, il y a eu moins de 5 cas identifiés dans les Etats de Uttarakhand, du Tamil Nadu, du Bengale occidental, de l’Himachal Pradesh, du Maharashtra, de l’Odisha, de Delhi, de l’Andhra Pradesh, de l’Assam, du Chandigarh et de Goa.

Selon l’UCF, la hausse des violences antichrétiennes se poursuit depuis 2014, quand Narendra Modi est arrivé au pouvoir. En 2014, 147 attaques ciblées avaient été enregistrées par l’organisation. Celle-ci précise que, dans la plupart des cas, la police ne dépose pas de plainte contre les coupables, qui appartiennent souvent à des groupes extrémistes proches de l’idéologie pro-hindoue du BJP.

63 cas de fausses accusations de conversion forcée depuis début 2023

Parmi les attaques enregistrées par l’UCF, on compte 63 cas de fausses accusations de conversion forcée déposées contre des chrétiens, dans le cadre des lois anti-conversion controversées. Par ailleurs, 35 leaders religieux ont été emprisonnés et se voient régulièrement refuser la libération sous caution.

La tendance est souvent la même lors des attaques : une foule accompagnée de policiers arrive sur un lieu de culte, intervient durant une célébration et s’en prend aux fidèles, y compris aux femmes et aux enfants, et la police dépose des plaintes dans le cadre de la loi anti-conversion en vigueur dans l’Etat.

Plusieurs délégations chrétiennes ont rencontré Narendra Modi ainsi que la présidente Draupadi Murmu, mais la situation ne s’est pas améliorée. L’appel lancé récemment par la Cour suprême à mettre fin aux violences contre les chrétiens et les autres minorités n’a pas été entendu, selon le rapport de l’association.