Inde : Inquiétude devant la montée de l'extrémisme hindou

Source: FSSPX Actualités

Cardinal Cleemis Thottunkal.

Au nord de l'Inde, à une trentaine de kilomètres de la ville d'Aligarh, des fondamentalistes hindous ont « reconverti » 72 chrétiens aborigènes appartenant aux populations tribales Valmiki, devenus chrétiens en 1995. Le 26 août dernier, dans le village d’Asroi, ils ont transformé un temple protestant en temple de Shiva. Selon une dépêche de l'agence de presse catholique AsiaNews datée du 27 août, la croix qui se trouvait sur le bâtiment a été retirée et une grande image de la déesse hindoue Shiva a été posée, après qu’un rite de « purification » appelé « shuddhi karan » ait été pratiqué dans les lieux.

Dans le sud de l’Inde, l’inquiétude grandit à propos de l'utilisation du vin de messe depuis que l'Etat du Kerala a annoncé pour 2015 l’interdiction de la consommation, la production et la vente d'alcool. Selon l’agence Ucanews, dans une dépêche datée du 27 août, « des débats ont fusé entre tenants des différentes traditions chrétiennes », notamment sur la question de la transsubstantiation, « les protestants ne voyant pas d'inconvénients à utiliser d'autres boissons », « telles que du jus de raisin ». Seuls les bars des hôtels cinq étoiles pourront obtenir une autorisation spéciale.

Selon Ucanews, un responsable politique a indiqué que des licences ont également été délivrées à des paroisses, leur permettant de faire du vin et de l'utiliser pour la messe. Des activistes hindouistes ont cependant demandé que le gouvernement annule certains de ces permis, arguant du fait qu’ « aucun culte ne pouvait s'élever au-dessus de la loi » et que « certains groupes religieux vendaient le vin de messe ».

Le 18 août 2014, le cardinal Cleemis Thottunkal a exprimé au Premier ministre indien Narendra Modi, la « profonde inquiétude de l'Eglise face à la montée de l'extrémisme hindou » à l’occasion d’une rencontre organisée à la demande de la Conférence des évêques catholiques de l’Inde (CBCI). Selon une dépêche de l’agence Eglise d'Asie datée du même jour, le primat de l’Eglise syro-malankare a rappelé au chef du gouvernement qu’il est de la « responsabilité du Premier ministre et du parti au pouvoir de faire respecter la Constitution », laquelle « reconnaît la diversité des religions » et donc la légalité de l’Eglise catholique sur le sol indien.

(Sources : apic/eda/Asia News/Ucanews – DICI n°300 du 12/09/14)