Inde : la Cour Suprême rejette le contrôle des missionnaires chrétiens
La Cour suprême de l’Inde
La Cour Suprême indienne a rejeté le 25 mars 2022 une requête du groupe nationaliste hindou HDP (Hindu Dharma Parishad) qui demandait la création d’une commission de surveillance pour contrôler les activités des missionnaires chrétiens en Inde.
Les juges de la Cour Suprême ont répondu que de telles initiatives ressemblent davantage à un coup publicitaire, qu’elles ne visent pas l’intérêt public et qu’elles troublent l’harmonie entre les communautés.
Une décision favorable aux minorités chrétiennes…
La pétition avait une première fois été rejetée par la Haute Cour de Madras, l’an dernier. La Cour Suprême, en rejetant cette année la requête, a averti l’HDP qu’une amende sera imposée s’il présentait encore une pétition similaire.
Le groupe nationaliste hindou affirmait que des individus « antisociaux et antinationaux » convertissent de force des personnes de l’hindouisme à d’autres religions, et en particulier au christianisme. Le texte proposait, « afin de renforcer l’unité, la souveraineté et la stabilité de l’Inde, que tous les missionnaires chrétiens soient contrôlés ainsi que leurs revenus ».
… quand les attaques contre les chrétiens se multiplient
Dans une Inde qui comprend plus d’1,3 milliard d’habitants, de confession hindoue pour la très grande majorité, les attaques contre la petite minorité chrétienne, soit seulement 2,3 % de la population, se sont multipliées au cours de l’année 2021, rapporte l’agence des Missions Etrangères de Paris.
Le 30 octobre dernier, le Premier ministre Narendra Modi a rencontré le pape François au Vatican et l’a invité à se rendre en Inde en dépit de l’hostilité des groupes hindous radicaux. « Le Premier ministre a été photographié avec le pape et, pratiquement immédiatement à son retour, une agitation a débuté dans l’Etat du Karnataka avec l’introduction d’une loi anti-conversion », a commenté John Dayal, catholique engagé et porte-parole de All Catholic Union.
L’assemblée législative de l’Etat du Karnataka, dirigé par le BJP (Bharatiya Janata Party), le parti nationaliste hindou du Premier ministre, a voté la loi sur la protection du droit à la liberté de religion du Karnataka le 24 décembre dernier, poursuit Eglises d’Asie.
Ces lois anti-conversion, ironiquement appelées lois sur la liberté religieuse, criminalisent les hommes chrétiens et musulmans voulant épouser des femmes hindoues. L’Etat de l’Haryana, dans le nord de l’Inde, est le onzième Etat du pays à envisager une loi contre les conversions religieuses, malgré des manifestations de membres de l’opposition qui considèrent cette politique comme conflictuelle.
Le gouvernement local pro-hindou du BJP a présenté, le 4 mars à l’assemblée législative de l’Haryana, la nouvelle loi sur les conversions religieuses illégales (Unlawful Conversion of Religious Bill, 2022).
Si la loi est votée, annonce Eglises d’Asie, l’Haryana sera soumis aux mêmes lois précédemment votées par le BJP. Neuf autres Etats, outre le Karnataka – Uttar Pradesh, Himachal Pradesh, Gujarat, Chhattisgarh, Odisha, Madhya Pradesh, Arunachal Pradesh, Uttarakhand et Jharkhand – ont déjà voté leurs propres lois anti-conversion.
(Sources : cath.ch/eda/DICI n°420 – FSSPX.Actualités)
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