Inde : la minorité chrétienne cherche à faire entendre sa voix

Source: FSSPX Actualités

Messe de Pâques dans la cathédrale de Allahabad, Uttar Pradesh

La plus ancienne association d’action catholique d’Inde appelle solennellement le gouvernement fédéral à défendre les droits constitutionnels des communautés chrétiennes, ainsi que ceux des autres minorités, à l’approche des élections.

C’est par un communiqué de presse, paru le 4 juillet 2021, que l’association All India Catholic Union (AICU) en appelle au gouvernement nationaliste hindou présidé par Narendra Modi, afin de faire cesser les violences ciblées contre les minorités religieuses, chrétienne notamment.

« Les communautés chrétiennes ont connu une augmentation impressionnante des persécutions organisées et systématiques contre elles, dans l’intention de les éradiquer », souligne le communiqué de l’AICU qui dénonce, pêle-mêle, les fausses nouvelles – fake news – diffusées ou encouragées par l’Etat fédéral, en particulier l’exploitation, à des fins politiques et religieuses, des morts de la Covid-19.

L’ostracisme systématique dont sont victimes les chrétiens est également pointé du doigt par la plus ancienne association d’action catholique en Inde, qui y voit « une tentative d’anéantissement complet » du christianisme au pays des maharadjas.

Ainsi, la plupart du temps, on passe sous silence « la persécution des petites communautés chrétiennes rurales présentes dans plusieurs Etats », à travers tout le pays, malgré les nombreux signalements opérés par plusieurs ONG internationales, y compris les Nations Unies.

C’est ainsi que 154 actes de violence contre les chrétiens ont été recensés durant les six premiers mois de l’année 2021, répartis dans 17 Etats de l’Inde, selon le United Christian Forum.

Une violence qui bénéficie, selon l’AICU, de la complaisance des pouvoir publics, puisque « la complicité de la police dans les violences ciblées, et le sentiment général d’impunité de certains groupes politiques se sont combinés pour faire totalement taire toutes les voix discordantes ».

En cause, « la fusion du nationalisme avec l’identité religieuse qui aliène et isole automatiquement les minorités : le principe ‘une nation, une culture, un peuple’ est systématiquement mis en œuvre », indique l’AICU.

Affaibli par une pandémie qu’il n’a pas su gérer, le chef de l’exécutif indien sent désormais son autorité vaciller : le 2 mai dernier, son parti, le Baratiya Janata Party (BJP) a reculé de 30% dans certaines élections régionales.

Les scrutins régionaux qui auront lieu en  2022 dans le Gujarat et, surtout, dans l’Uttar Pradesh, l’Etat le plus peuplé de l’Inde, donneront la tonalité des élections générales de 2024.

La minorité chrétienne entend profiter de cette situation pour obtenir un allègement des contraintes qui pèsent sur elle. Mais rien n’est moins sûr, tant l’idéologie du BJP fait partie de ses gênes, avec sa haine de toute religion étrangère, spécialement du christianisme.