Inde : La situation d’un village de pêcheurs

Source: FSSPX Actualités

 

Ce 10 janvier 2005

De Palayamkottai, Inde

 

À Monsieur l’Abbé Lorans

DICI

 

Cher Monsieur l’abbé,

 Hier, avec deux confrères, nous avons pu visiter un village de pêcheurs à la pointe sud-est des Indes, à 15 km de Nagercoil.  En 5 minutes, 3 à 4 mètres d’eau envahissaient tout ce village situé à quelques mètres seulement au-dessus du niveau de la mer, faisant 63 morts, dont une vingtaine autour de la maison de l’un de nos fidèles.  Une fillette de 5 ans fut retrouvée inconsciente mais vivante au sommet d’un cocotier de 10 mètres de haut, à quelques pas de la maison de ce fidèle.

 La désolation, la ruine. Ce sont les mots qui viennent toujours à l’esprit en  parcourant ces rues dévastées.

 "Je viendrai comme un voleur, a dit Notre Seigneur, nul ne sait l’heure ni le jour".

 Grâce à Dieu, le 26 décembre étant un dimanche, et tout le village étant catholique, les pêcheurs n’étaient pas à la pêche. Sinon ils auraient tous péri.

 Quand on pense qu’ils sont à près de 3000 km de l’épicentre du raz-de-marée, et que les vagues ont quand même fait un tel dégât, on se sent vraiment tout petit devant la puissance divine qui contrôle tous les mouvements de l’univers.

 Que faire pour eux ?

 Nous avons donc rencontré notre fidèle et quatre autres qui sont venus quelques fois à notre centre de messe le plus près, à Asaripalam, et nous leur avons demandé ce que nous pouvions faire pour eux, car nous voulions d’abord les aider, eux.

 En plus de travaux de déblaiement en cours, le gouvernement leur donne en ce moment de la nourriture: 60 kg de riz par famille, par mois, 4000 roupies par mois (70 euros), et d’autres rations nécessaires à la survie.  En arrivant dans le village, nous avons croisé le minibus d’une oeuvre caritative qui distribuait des biens de première nécessité : savon, linge, etc.  L’aide gouvernementale peut cesser à tout moment, au gré des autorités.

 Que faire ?  Nous avons discuté avec ce petit groupe des différentes façons de les aider : achat d’un bateau de pêche, avec moteur et filets (3000 euros), aide pour reconstruire leur maison, pour relancer leur travail, etc..  Eux-mêmes nous ont expliqué le danger de la jalousie qui surgirait si quelques familles seulement étaient aidées.  Danger pour toutes les familles en général, mais aussi danger pour les traditionalistes, en toute petite minorité dans ce village, surtout suite aux évènements de Ramanputhur du mois d’août dernier, auxquels ce village fut mêlé. (voir DICI n°101 - 25 septembre 2004)

 Puis eux-mêmes ont trouvé la solution : que la Fraternité achète un terrain d’environ un hectare pour reloger une cinquantaine de familles à l’écart de la plage (dont ils ont visiblement peur désormais, ce dont nous ne nous rendions pas compte).  Ce terrain sera par la suite divisé entre les familles.  En effet, ils nous ont aussi dit que le gouvernement leur paiera la construction de leurs futures maisons dès qu’ils pourront prouver qu’ils sont propriétaires d’un terrain (donc coup double!).

 Excellente idée! Sur ce terrain, nous regrouperons ces familles catholiques, et nous y construirons même une chapelle, un petit presbytère, et éventuellement aussi une école.

 Notre budget pour ce projet est d’environ 50.000 euros.  Nous en avons déjà reçu un peu moins de la moitié depuis la semaine dernière, en grande partie, grâce à DICI.

 Comme leurs besoins essentiels sont déjà assurés, je tiens à souligner le caractère décisif de ce que nous leur proposons, à savoir d’assurer leur avenir même, tant sur le plan naturel que religieux, car même si les dons que nous utilisons ont un but et une utilisation purement temporels, le seul fait de devenir les pères adoptifs d’un village nous permet de les mettre à l’abri de la menace des "requins de terre".

 « J’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli.Venez les bénis de mon Père! » (Mt 25, 35,34)

 Merci, cher Monsieur l’abbé, pour tout ce que vous faites pour nous aider dans ce beau projet pour la gloire de Dieu et le salut de ces âmes.

  

Daniel Couture

Dans notre galerie photos : Un village en Inde après le tsunami, vous verrez les photos envoyées par M. l’abbé Couture.

Comment venir en aide aux victimes du tsunami.