Inde : Les militants fondamentalistes harcèlent les chrétiens
Mgr Thomas Dabre, évêque de Vasai dans l’Etat du Maharashtra dont la capitale est Mumbai (anciennement Bombay), et trois prêtres ont été attaqués à jets de pierres, le 29 janvier, par 200 manifestants hindous. Se rendant dans le village de Ghosali pour bénir un centre d’accueil pour les orphelins et les enfants des rues, l’évêque et les trois prêtres ont été vigoureusement défendus des activistes du "Bajrang Dal", mouvement hindouiste radical, par les nombreux villageois venus à leur secours.
Les chrétiens sont régulièrement l’objet d’attaques de la part des fondamentalistes hindous partisans de l’hindutva, "hindouïté ou indianité", une vision politique qui ordonne l’action de différentes formations politiques et culturelles indiennes. C’est pourquoi la prochaine assemblée générale des évêques de l’Inde, qui se tiendra du 8 au 15 février à Bangalore, examinera cette question de plus en plus préoccupante.
Par ailleurs, le district de Dangs - Etat du Gujarat - accueillera du 11 au 13 février un grand rassemblement hindou - Kumbh Mela - à dessein de reconvertir les populations aborigènes à l’hindouisme. Cette région abrite une population à 92 % aborigène où moins de 5% sont chrétiens, contre 89 % d’hindous. En 1998, les chrétiens de Dangs avaient déjà subi des violences administrées par ces mêmes groupes organisateurs du Kumbh Mela. Aussi ont-ils prévus de se retirer pour revenir après la fin du rassemblement. "C’est une question de vie ou de mort pour les chrétiens", a affirmé Samson Christian, responsable de cet exode. Ils "se débarrasseront de nous si nous ne partons pas".
Cependant le Père Xavier Manjooran, qui coordonne différentes associations afin de tempérer "la menace hindoue", a expliqué aux aborigènes les pièges qui peuvent leur être tendus par certains qui voudraient s’approprier leurs terres. "Ils l’ont fait tant de fois et à tant d’endroits différents", a-t-il précisé.
Selon des sources citées par Eglises d’Asie, des agitateurs fanatiques du Sangh Parivar auraient déjà commencé à intimider les chrétiens de "la ceinture aborigène" du sud de l’Etat du Gujarat.