Inde : une Semaine sainte hypothéquée par les législatives

Source: FSSPX Actualités

Les évêques catholiques de deux Etats indiens protestent contre l’organisation des élections législatives en pleine Semaine sainte, empêchant dans de nombreuses campagnes toute célébration liturgique. En toile de fond : la propagande anti-chrétienne du parti nationaliste au pouvoir, en quête d’une nouvelle légitimité. 

La Commission électorale fédérale a prévu un calendrier en sept phases pour les élections législatives qui doivent se dérouler en Inde du 11 avril au 19 mai 2019. Selon ce schéma, il est prévu que les électeurs des Etats du Tamil Nadu et du Karnataka se rendent aux urnes le 18 avril 2019. 

Un seul souci, et de taille : la date prévue pour le scrutin fait cette année concurrence au Jeudi saint, jour où la pratique religieuse de la minorité la minorité catholique est très élevée, afin de célébrer l’institution du sacerdoce et de l’eucharistie. 

« C’est l'un des jours les plus sacrés et les plus importants pour les catholiques indiens », a déclaré à Ucanews le 18 mars 2019, l'archevêque de Madurai, Mgr Antony Pappusamy, président du Conseil des évêques du Tamil Nadu. 

Et le prélat d’exiger une modification de la date du scrutin, sans quoi « des centaines de catholiques travaillant comme enseignants ou fonctionnaires gouvernementaux ne pourront pas participer à ces cérémonies importantes ». 

De nombreuses écoles gérées par l’Eglise, notamment dans les villages, sont habituellement utilisées comme bureaux de vote : or, ce sont ces mêmes écoles que les petites paroisses locales utilisent afin d’organiser les cérémonies de la Semaine sainte, en raison de la grande affluence des fidèles. 

A un mois du début des élections, le Premier ministre Narendra Modi est en difficulté dans les sondages. Le parti qui l’a porté au pouvoir, le Bharatiya Janata Party (BJP), dont le programme prévoit officiellement l’éradication de toute religion non hindoue, a perdu beaucoup d’appuis, notamment dans les campagnes. 

Depuis plusieurs semaines, le gouvernement tente d’exacerber les sentiments nationalistes et anti-chrétiens, afin de remobiliser sa base électorale, et tenter de conserver les leviers du pouvoir.