Internet : l’Eglise au secours des plus faibles
Du 3 au 6 octobre 2017, l’Université pontificale grégorienne a accueilli à Rome plus de 140 experts, dans le cadre d’un congrès sur « dignité des mineurs dans le monde numérique ». L’Eglise entend inciter les responsables politiques à « reprendre le contrôle » du numérique afin de protéger les plus vulnérables.
« Les abus en ligne contre des mineurs ont atteint des niveaux de gravité bouleversants », a estimé le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, en ouverture du congrès sur la protection et la dignité de l’enfant sur internet organisé à l’Université Saint-Grégoire-le-Grand.
Comme le rappelle d’ailleurs le Père Hans Zollner, un des organisateurs du congrès, les nouvelles technologies ont tendance à devenir omniprésentes dans tous les pays du monde, exposant ainsi 800 millions de jeunes à des risques qu’ils n’ont pas la possibilité ni même les moyens d’évaluer.
Le jésuite allemand en a profité pour rappeler que l’an dernier, ce ne sont pas moins de 57.000 cas d’abus sur des mineurs qui ont été portés à la connaissance de la justice pour la seule Europe. Interpol a même précisé qu’en 2016, chaque jour, 5 enfants étaient victimes d’abus en vue de commercialiser des images gravement immorales sur la toile.
Le secrétaire d’Etat a insisté sur le fait que le monde digital « n’est pas une zone séparée du monde : c’est une dimension de notre unique monde réel ». Il a ajouté que les mineurs qui y grandissent « sont exposés à de nouveaux risques, ou plutôt à d’anciens risques qui s’expriment d’une manière nouvelle, et la culture de protection des mineurs que nous souhaitons divulguer doit être à la hauteur des problèmes d’aujourd’hui ».
Dans son intervention, le cardinal Parolin a souligné la responsabilité de chacun, mais en particulier des entreprises qui promeuvent le développement des réseaux électroniques. Elles sont responsables de ces « centaines de millions d’enfants et de jeunes qui grandissent dans un monde digital dans un contexte sous-développé », où parents et éducateurs sont dépassés, vu que ces entreprises elles-mêmes assurent une protection insuffisante.
Enfin, le cardinal a rappelé l'un des objectifs du congrès : « nous devons nous efforcer de reprendre le contrôle du développement du monde numérique (…). Parce que les mineurs d’aujourd’hui sont toute l’humanité de demain ».
Trois jours plus tard, le 6 octobre 2017, c'était au tour du pape François de recevoir en audience les participants du colloque : il en a profité pour souligner ce qu’il considère comme « trois erreurs de perspective » dans l’approche du monde numérique : la première est de sous-évaluer l’impact causé dans la conscience d’un jeune par la profusion d’images néfastes.
La deuxième erreur « est de penser que les solutions techniques automatiques, les filtres construits sur la base d’algorithmes toujours plus précis pour identifier et bloquer la diffusion des images abusives et nuisibles, soient suffisants pour faire face aux problèmes ».
La dernière erreur de perspective consiste dans ce que le pape nomme « la vision idéologique et mythique du réseau comme règne de la liberté sans limites ».
En guise de conclusion, le Saint-Père a rappelé la vocation toute particulière de l’Eglise à œuvrer dans le cadre de la protection des plus faibles, notamment des mineurs.
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(Sources : Zenit/news.va/cath.ch - FSSPX.Actualités - 14/10/17)