Islam et islamisme

Source: FSSPX Actualités

La série d’attentats meurtriers qui a ensanglanté le Sri Lanka le jour de Pâques vient s’ajouter à la longue liste des persécutions antichrétiennes dont se rendent coupables les sectateurs de Mahomet. La répétition de tels attentats peut cependant faire courir le risque de les considérer avec fatalité, voire de les banaliser. Car grand est le danger de méconnaître l’origine de ces crimes en omettant d’identifier leur véritable cause.

En effet, il se trouve toujours des tenants de la bien-pensance pour venir expliquer que ces crimes, commis au nom de l’islam, sont censés ne pas émaner de lui. Tout au plus en seraient-ils une grave déviation, certes monstrueuse, mais ne correspondant pas à la nature profonde de cette « religion de paix et d’amour ». Il s’agirait d’une excroissance, d’une tumeur à laquelle est donné comme nom « l’islamisme ». Comme si, une fois cette excroissance extirpée, la religion prêchée par Mahomet serait parfaitement saine et bienfaisante. Cette vision montre une erreur de perspective, et repose sur l’ignorance profonde de la nature de l’islam.

La nature du djihad 

Il en va un peu comme de la connaissance des êtres vivants. Ainsi de certains végétaux, dont la croissance est très sensiblement modifiée en fonction des conditions extérieures (altitude, climat, sol, etc.), de sorte qu’un œil non averti ne pourrait reconnaître dans une plante ne s’élevant que de quelques centimètres en un lieu donné, la même que celle qui s’élève d’un mètre en un autre lieu, plus favorable. Il s’agit pourtant de la même plante.

De même, il faut affirmer que le djihad, quelle que soit sa forme, dont le terrorisme n’est qu’un aspect, fait partie du patrimoine de l’islam : il est dans ses gènes. Voici comment l’explique un ancien professeur de droit islamique à l’université Al-Azhar, converti au christianisme, Mark A. Gabriel, Islam et terrorisme, éd. Ourania, 2013.

Le but du djihad et ses moyens

Le djihad est un commandement qui s’adresse à tous les musulmans. Son but est de venir à bout de ceux qui n’acceptent pas l’islam. Au temps de Mahomet on pratiquait le djihad contre les chrétiens et les juifs de façon régulière, tout autant que contre les idolâtres, ou quiconque ne se convertissait pas à l’islam. Ainsi s’exprime le Coran : « Ceux qui rejettent l’islam doivent être tués. S’ils se détournent de l’islam, saisissez-les et tuez-les où que vous les trouviez… » (Sourate 4, 89). 

« Ainsi, quand vous rencontrez [en djihad pour Allah] ceux qui ne croient pas, frappez leur nuque jusqu’à ce que vous ayez tué ou blessé beaucoup d’entre eux. Alors liez-les du lien de la captivité » (Sourate 47, 4). 

« Ô vous qui croyez, combattez ceux qui sont près de vous, qu’ils trouvent de la dureté en vous, et sachez qu’Allah est avec ceux qui sont pieux » (Sourate 9, 123). 

Relevons que Allah a commandé au prophète Mahomet de tuer plutôt que de faire des prisonniers : « Ce n’est pas le fait d’un prophète d’avoir des prisonniers de guerre (et de les libérer contre rançon), jusqu’à ce qu’il ait fait un grand massacre de ses ennemis dans le pays » (Sourate 8, 67). 

Même s’ils ne passent pas à l’action, les musulmans doivent toujours se préparer à combattre les “infidèles” qui n’obéissent pas à Mahomet : « Ne laissez pas les incroyants penser qu’ils vont faire des progrès en piété. Ils ne se renieront jamais : contre eux, préparez vos forces au maximum de leur puissance, y compris vos coursiers de guerre, pour frapper de terreur le cœur des ennemis d’Allah, les vôtres et d’autres encore, que vous pouvez ne pas connaître mais qu’Allah connaît » (Sourate 8, 59-60). 

Parmi ces ennemis figurent spécialement les juifs et les chrétiens. Les versent « mecquois » encourageaient certes les musulmans à vivre en paix avec les chrétiens – au contraire des juifs. Mais les versets « médinois » sont beaucoup plus hostiles. Le verset suivant est considéré comme la révélation finale d’Allah sur les juifs et les chrétiens, aussi est-il communément admis qu’il l’emporte sur tous les autres : « Combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de Fitnah [incroyance et polythéisme, ou adoration d’autres dieux qu’Allah]. Et que la religion ne soit que pour Allah seul [dans le monde entier] » (Sourate 8, 39). 

Le Coran dit aussi que les musulmans ne doivent pas être amis avec les chrétiens ou les juifs : « Ne prenez ni des juifs ni des chrétiens comme amis. Ils ne sont amis qu’entre eux. Et si l’un d’entre vous les prend comme amis, alors certainement, c’est qu’il est l’un d’entre eux » (Sourate 5, 51). Il n’a qu’à bien se tenir !

Allah encourage et menace les musulmans 

La pseudo-révélation d’Allah dit encore à Mahomet de partir et de conquérir le monde, c’est pourquoi de nombreux versets coraniques encouragent le peuple à combattre dans le djihad à sa suite : « Allah a élevé aux plus hauts grades ceux qui luttent durement et combattent avec leurs richesses et leur vie plutôt que ceux qui restent chez eux, et ils auront une plus grande récompense » (Sourate 4, 95). 

En revanche, ceux qui n’ont pas participé au djihad sont menacés du feu de l’enfer : « Ils ont eu horreur de lutter et de combattre avec leurs biens et leur personne pour la cause d’Allah ; ils disaient : “n’allons pas plus loin dans l’ardeur”. Dites-leur : “le feu de l’enfer est plus ardent”. Si seulement ils pouvaient comprendre ! » (Sourate 9, 81). 

Ceux qui reculent encourent la colère d’Allah : « Si ce jour-là quelqu’un tourne le dos à l’ennemi, à moins que ce soit pour un stratagème – ou bien pour rejoindre une troupe alliée – il attire la colère d’Allah et sa demeure est l’enfer. Un bien mauvais refuge assurément ! » (Sourate 8, 16). 

Le meurtre, c’est-à-dire le djihad, n’est pas un choix, c’est une obligation, parce que c’est l’ordre d’Allah (Sourate 9, 29). 

Le but ultime de l’islam est donc d’établir l’autorité islamique sur le monde entier, par tous les moyens, spécialement en frappant les non musulmans par la force et la terreur. 

Mais tous les musulmans croient-ils cela ? 

Il faut reconnaître qu’il y a plusieurs sortes de musulmans.

Les séculiers : ils croient aux aspects agréables de l’islam, mais rejettent l’appel au djihad. Ils adoptent l’Islam comme culture, mais ne vivent pas totalement la religion. 

Les musulmans traditionnels : il y en a deux types. Ceux qui étudient l’islam, le connaissent et le pratiquent, mais buttent sur le djihad. Ils le voient plutôt comme une bataille spirituelle, tel le mouvement soufiste. Cette voie ésotérique et ‘mystique’ de l’islam remonte au XIe siècle ; elle fut souvent persécutée par les califes. 

Le second type a bien compris les implications du djihad, mais ses membres n’y prennent pas part, pour diverses raisons personnelles. 

Les musulmans fondamentalistes : ce sont eux qui participent activement au djihad. 

Mais dans ces trois types, les croyances sont fondées sur les mêmes bases, avec les mêmes gènes : le Coran, le hadith et la charia. Ceux-ci s’expriment de manières diverses suivant le terrain où ils s’implantent et selon les circonstances extérieures. Il est illusoire de vouloir les opposer en pensant réduire l’islam à l’un ou l’autre type. Il n’est pas possible de se séparer de ses gènes. 

De même qu’il y a des musulmans qui ne se livrent pas au djihad, et ne s’y livreront sans doute jamais, de même il y a, et il y aura toujours des musulmans pour s’y livrer de toute manière. Car dans la longue histoire de l’islam, cette interprétation a toujours existé, et a toujours justifié les actions belliqueuses des chefs de la communauté islamique. 

En revanche, une interprétation comme celle du soufisme a été combattue violemment, à de nombreuses époques. Elle est aujourd’hui très minoritaire, et encore réprimée, par exemple par le wahhâbisme en Arabie Saoudite. 

Conclusion 

S’il ne faut pas confondre islam et islamisme, l’on ne peut en revanche les séparer, de même que l’on ne peut se défaire d’une partie essentielle de soi-même ou révoquer son patrimoine génétique. Même si – par pure supposition – il n’y avait plus demain de terroristes islamiques, mais seulement des musulmans « séculiers », le djihad serait toujours vivant, n’attendant que le terrain et les circonstances favorables pour germer à nouveau et se développer.

Comme il s’agit de ténèbres religieuses, la seule solution – religieuse – est la délivrance de ces « esclaves d’Allah » par la conversion au catholicisme. Dans cette attente, l’autorité politique garde le devoir grave de protéger les citoyens et les institutions. Mais il lui faut pour cela appréhender correctement la réalité de l’islam et du djihadisme, sans les lunettes déformantes du « politiquement correct ».