Italie : Des cardinaux condamnent la "loi" contre la famille
Le cardinal Camillo Ruini, vicaire de Rome et président de la Conférence épiscopale italienne (CEI), s’est exprimé le 23 janvier 2006, lors de la session du Conseil permanent de la CEI qui s’est tenue à Rome du 23 au 26 janvier. Dans son discours de début d’année sur l’état de l’Italie, le cardinal a rappelé le devoir des évêques italiens "de re-proposer aux électeurs et aux futurs électeurs, de façon respectueuse et avec clarté, les contenus irréductibles, fondamentaux sur le primat et la centralité de la personne humaine". Car "l’introduction de nouvelles normes qui ne répondent pas à des exigences sociales réelles compromettent gravement la valeur et la fonction de la famille légitime, fondée sur le mariage et le respect qui est dû à la vie humaine de sa conception à sa fin naturelle". Ce qui demande, a précisé le cardinal, "un supplément d’attention de la part des électeurs, mais aussi de la part des futurs parlementaires dans l’exercice de leur responsabilité".
Après avoir condamné le texte adopté, le 18 janvier, par le Parlement européen à une très large majorité sur les discours et violences homophobes et sur les droits des couples homosexuels, le cardinal Ruini a qualifié ces droits d’"une profonde erreur, lourde de conséquences négatives". Il a, à ce sujet, félicité les eurodéputés italiens qui se sont opposés, pour la plupart, à cette résolution.
Le 19 janvier, Mgr Aldo Giordano, secrétaire du conseil des conférences des évêques européens, avait déclaré à Radio Vatican, que "de telles résolutions risquaient de délégitimer le Parlement européen". "Il devrait être clair, avait-il poursuivi, que certains sujets, notamment ceux relatifs à la famille, ne sont pas de la compétence directe de l’Union européenne, mais de la compétence reconnue de chacune des nations". - Le site Internet du Parlement européen avait présenté l’ordre du jour de la séance du 18 janvier en ajoutant que la déclaration était proposée "dans le contexte des propos ouvertement homophobes tenus récemment par les nouveaux gouvernants de Pologne".
Le quotidien romain Il Tempo du 21 janvier a rapporté les propos tenus par le cardinal Alfonso Lopez Trujillo, président du Conseil pontifical pour la famille. "Parler d’Etat homophobe n’a aucun sens" et relève "d’une vision sans fondement, parce qu’elle ne tient pas compte de la façon dont l’homme est naturellement fait". Les parlementaires européens "veulent faire passer ces lois, en affirmant que sinon c’est une discrimination. Mais quelle discrimination dénoncent-ils?", a demandé le cardinal. "En réalité est en jeu le respect de la vérité de l’homme devant Dieu, de sa structure psychologique, de sa sexualité, de la complémentarité existant naturellement entre homme et femme" a-t-il précisé. "C’est une idéologie que de vouloir imposer l’identité sexuelle comme un fait qui n’est pas naturel, mais que l’on peut choisir".
Les politiciens, a poursuivi le cardinal Trujillo, "veulent faire passer le choix de la sexualité comme une conquête scientifique sans qu’elle le soit". En annonçant "l’adoption d’enfants, ce qui est singulier de leur part, a relevé le cardinal, : car ils ne promettent pas une union stable aux enfants, mais ils veulent cependant en avoir". "Ce n’est pas une véritable union fondée sur des promesses, mais ils veulent des enfants comme s’il s’agissait d’une véritable union". "Quel respect y a-t-il envers l’enfant adopté ?" a demandé avec insistance le cardinal. En effet, "l’enfant devient seulement un jouet et sert à se donner un peu de paix et de bonheur, mais son bien propre ne compte pas". Tout cela contredit par ailleurs "la résolution des Nations Unies de 1989", a-t-il observé. Et de conclure :"Il faut aussi inviter les politiciens à faire prévaloir le dialogue sur le positivisme juridique selon lequel une loi est bonne parce qu’approuvée par la majorité".