Italie : Réponse du District d'Italie à Mgr Semeraro à propos de sa notification contre la Fraternité Saint-Pie X

Source: FSSPX Actualités

Le 14 octobre 2014, Mgr Marcello Semeraro (sur la photo), évêque d’Albano, près de Rome, diocèse où se trouve le siège du district d’Italie de la Fraternité Saint-Pie X, a adressé à ses diocésains une notification d’interdiction de recevoir les sacrements des prêtres de la Fraternité. Mgr Semeraro – qui est également secrétaire de la commission des neuf cardinaux nommés par le pape François pour l’assister dans la réforme de la curie –, montre ainsi que le ministère exercé par la Fraternité en Italie est, à ses yeux, un fait dont il ne peut ignorer l’importance grandissante. Selon lui, un fidèle qui reçoit les sacrements d’un prêtre de la Fraternité Saint-Pie X « ne sera plus en communion avec l’Eglise catholique », et une réadmission dans l’Eglise devra être précédée d’un « chemin personnel de réconciliation ».

Voici la réponse que le district d’Italie a adressée à l’évêque d’Albano. Le quotidien français La Croix et l’agence suisse Apic ont porté à la connaissance de leurs lecteurs la notification de Mgr Semeraro, mais pas la réponse qui lui a été faite, manifestant par là l’embarras que les faits contenus dans cette réponse leur ont causé.

Réponse du District d’Italie du 30 octobre 2014

Dans une notification du 14 octobre dernier, Mgr Marcello Semeraro, qui administre le diocèse suburbicaire d'Albano, a pensé pouvoir déclarer que la Fraternité Saint-Pie X n'est pas "une institution de l'Eglise catholique" et que les fidèles ne doivent pas la fréquenter pour ne pas rompre la communion avec l'Eglise.

Nous pourrions répondre beaucoup de choses à Mgr Semeraro, en partant de son point de vue.

Nous pourrions lui demander s'il sait que la Fraternité a été érigée avec l’approbation de l’évêque de Fribourg en 1970, que le Saint-Siège lui a conféré le Décret d’approbation en février 1971 ; s'il sait que la maison même de la Fraternité à Albano, avec son oratoire semi-public pour y administrer les sacrements, a été érigée canoniquement par son prédécesseur Mgr Raffaele Macario le 22 février 1974 (prot. 140/74).

Nous pourrions aussi lui demander comment il concilie ses interdictions avec les déclarations officielles du Saint-Siège qui, avec la réponse de la Commission Ecclesia Dei du 18 janvier 2003, disait qu'il est possible de satisfaire au précepte de la messe dominicale « en assistant à une messe célébrée par un prêtre de la Fraternité Saint-Pie X » ; ou comment il pense que l'on puisse "rompre la communion avec l'Eglise" en allant à la messe de la Fraternité Saint-Pie X quand le Saint-Siège lui-même ne considère plus hors de la communion les évêques de la même Fraternité ; ou s'il pense que de prétendues irrégularités canoniques équivalent à une rupture de communion.

Nous pourrions aussi lui demander pourquoi lui, évêque, il peut organiser une veillée œcuménique dans sa cathédrale (18 janvier 2014) pour y prier avec des personnes qui certainement ne sont pas "en communion avec l'Eglise catholique" comme une "pasteur" évangélique et un évêque orthodoxe (orthodoxes auxquels, en 2009, il a donné l'église San Francesco de Genzano, construite par nos pères pour le culte catholique) pendant que ses propres fidèles ne peuvent prier avec d'autres catholiques à une messe de la Fraternité.

Nous pourrions lui demander pourquoi l'ouverture d'esprit du diocèse est si large qu’elle peut s’étendre au "premier forum des chrétiens homosexuels", tenu dans la maison des Pères Somaschi les 26-28 mars derniers, mais pas à ceux qui demeurent attachés à la Tradition de l'Eglise catholique.

Nous n'attendons pas de réponse sur ces points qui montrent de manière limpide les contradictions de Mgr Semeraro.

La Fraternité fonde son ministère envers tous les fidèles sur la nécessité de combattre les erreurs contre la foi catholique romaine qui sont diffusées dans l'Eglise par les évêques eux-mêmes : allant de l'indifférence œcuménique par laquelle on peut donner du crédit à toutes les religions comme si elles étaient des voies de salut – jetant à bas le premier commandement de Dieu –, jusqu'à l'adoption d'une liturgie qui s'éloigne de l'expression des dogmes de l'Eglise romaine pour devenir semi-protestante et irrévérencieuse. Erreurs qui s'étendent toujours plus, comme il s'est vu au cours du dernier Synode où, sous apparence de miséricorde, l'on a discuté de la possibilité de modifier le 6e commandement et de renoncer dans les faits à l'indissolubilité du mariage chrétien.

L'état général de grave nécessité, dû à la diffusion par capillarité d'erreurs contre la foi de la part de la hiérarchie ecclésiastique, fonde canoniquement le droit et le devoir de tout prêtre fidèle à donner les sacrements et une authentique instruction catholique à qui le demande.

La Fraternité Saint-Pie X, à l'exemple de son fondateur, continuera à transmettre intégralement le dépôt de la foi et de la morale catholique romaine, s'élevant ouvertement contre toutes les erreurs qui veulent les déformer, sans craindre les menaces ni les injustes sanctions canoniques, puisque ce dépôt, ni Mgr Semeraro, ni aucun autre membre de la hiérarchie ne pourra jamais le changer. Comme le dit saint Pierre : “Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes” (Actes, 5, 29).

Tous ceux qui désirent recevoir les sacrements comme l'Eglise les a toujours administrés, recevoir un catéchisme pour leurs enfants, une formation pour les adultes, une direction spirituelle et un réconfort pour les malades seront toujours les bienvenus.

(Sources : La Croix/Apic/FSSPX Italie – DICI n°304 du 07/11/14)