Italie : Sacrifices rituels d’une secte satanique

Le corps d’une jeune fille de 19 ans, Chiara Marino, a été retrouvé dans un bois de la région de Milan, en mai. Elle fait partie des sept personnes qui aurait été rituellement sacrifiées, ces six dernières années, par une secte dénommée "Les Bêtes de Satan". Un autre membre de cette secte, Fabio Tollis, aurait également été tué pour avoir refusé au dernier moment de participer au sacrifice de la jeune fille. Selon le journal britannique The Guardian, le chef présumé du groupe, âgé de 27 ans, a été arrêté au début de l’année, en même temps qu’un autre membre, pour le meurtre d’une femme de 27 ans, qui avait découvert l’assassinat de Marino et de Tollis.

Selon des experts, il existerait actuellement 650 sectes sataniques en activité en Italie. D’après l’association Favis qui lutte contre les sectes, les anciens adeptes qui veulent s’en sortir sont contraints de fuir à l’étranger et de prendre une nouvelle identité.

Interrogé par l’hebdomadaire L’Espresso, le 11 juin, l’exorciste du diocèse de Rome, le père Gabriele Amorth a déclaré : "L’Eglise est allée d’un excès à l’autre. Pour remédier à la folie de la chasse aux sorcières qui étaient brûlées au lieu d’être exorcisées, elle a tout éliminé, diable et exorcisme. Le résultat c’est que des régions catholiques entières n’ont plus un seul exorciste : l’Espagne, le Portugal, l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse", précisant toutefois qu’en Italie leur nombre était de 160.

Pour le prêtre âgé de 80 ans, qui exerce à Rome depuis 1986, les évêques italiens comme la curie romaine sont incompétents en la matière : "Cela fait longtemps qu’on n’étudie plus au séminaire ni les anges, ni les démons, ni les exorcismes, ni rien du péché contre le premier commandement, Tu n’auras pas d’autre Dieu que moi, c’est-à-dire la magie, le spiritisme et le satanisme".



"La curie romaine a donné libre cours à un nouveau rituel qui est un désastre pour nous exorcistes", - le 26 janvier 1999, le Saint-Siège a publié un document intitulé De Exorcismis et supplicationibus quibusdam, instaurant un nouveau rituel des exorcismes -. "Il empêche d’opérer sans la certitude d’un préalable diabolique chez la personne, chose qu’on ne peut savoir qu’en exerçant". Le Père Amorth ajoute qu’il utilise l’ancien rituel qui est toujours valide.

"Un symptôme irrécusable de la possession est l’aversion viscérale et extrêmement violente à tout ce qui est sacré", explique-t-il, citant également la faculté de parler dans des langues inconnues, l’explosion d’une force surhumaine et la lévitation, phénomènes qui ne se révèlent que lors de l’exorcisme.

" Satan est toujours à l’œuvre, de façon ordinaire il fait tout pour que l’homme pèche, et il se trouve derrière chaque mal réalisé, mais c’est bien l’homme qui décide librement de ses actes. Et il y a également une action extraordinaire du Malin, c’est cela la possession diabolique".

Si pour le prêtre romain, rares sont les cas de possession, la majorité des personnes envoyées chez des exorcistes étant en réalité des malades psychiques, il arrive souvent qu’une personne devienne possédée après être entrée dans une secte spiritiste ou satanique."S’il est facile d’entrer dans les sectes sataniques, il est extrêmement difficile d’en sortir", et le Père Amorth de préciser que dans certains cas on peut aller jusqu’à y risquer sa vie.



Il existe deux types de satanisme: le satanisme haut de ceux qui adorent le démon, ont leurs prêtres qui célèbrent des messes noires, et le satanisme bas de ceux qui ne croient pas à l’existence personnelle de Satan, mais se damnent par des actions obscènes et contre-nature. Et le plus dangereux est, pour le père Gabriele Amorth, le second. Selon les spécialistes de la question, le satanisme dans sa deuxième forme pénètre sournoisement les discothèques et Internet, poussant à la consommation de drogue, à l’audition et à la production des musiques gothique et black metal.