Italie : une proposition de loi pour un « revenu de maternité »

Source: FSSPX Actualités

Le Palais Madame, siège du Sénat italien

Le quotidien la Repubblica rapporte que le chef du groupe Forza Italia, Maurizio Gasparri, a déposé une proposition de loi au Sénat, dans le but de soutenir les femmes qui recourent à l’avortement pour des raisons économiques et les inciter à reconsidérer leur décision.

Le déclin de la natalité en Italie a été continuel depuis le début des années 60 : en 1964 le taux de fécondité était encore de 2,66 enfants par femme. De 1974 à 1984, il est passé de 2,28 – au-dessus du taux de renouvellement – à 1,46 nettement en dessous de ce taux qui est fixé entre 2,05 et 2,15.

Ce taux était de 1,24 en 2021 et il est estimé comme le plus bas en Europe, quoique l’Espagne ait à peu près le même, et que Malte soit un peu plus bas. Le taux de fécondité est estimé à 1,5 pour l’Union européenne.

Cette crise de la natalité en Italie n’a pas de cause unique : ce sont des emplois précaires, le manque de perspective ou l’incertitude économique mais aussi – et c’est propre à l'Italie – l’absence de politique de la famille. Il a fallu attendre mars 2022 pour voir apparaitre des allocations familiales.

Le gouvernement italien a multiplié les initiatives pour essayer de redresser une dénatalité catastrophique. Ainsi, en novembre dernier, il a signé un pacte avec cent entreprises pour promouvoir la maternité, l’un des termes sur lesquels la première ministre Giorgia Meloni a le plus insisté au cours de sa carrière politique.

Un « revenu maternité »

Selon la Repubblica, qui cite LaPresse, le projet de loi « en deux articles institue un “revenu maternité” qui constitue “une prestation économique, sur une base mensuelle, accordée sur demande aux citoyennes italiennes résidentes qui s’adressent à une consultation publique ou à un établissement socio-sanitaire autorisé par la Région, ou encore à un médecin de confiance” ».

Cette incitation économique, qui est réservée aux citoyennes italiennes, le revenu « s’élève à 1 000 euros par mois pendant douze mois, à condition que la Isee de l’unité familiale du demandeur ne dépasse pas 15 000 euros, jusqu’au cinquième anniversaire de l’enfant ».

Le projet ajoute que « pour chaque enfant après la deuxième année, il y a une augmentation de 50 euros par mois, jusqu’à ce que l’enfant atteigne l’âge de cinq ans. Pour chaque enfant handicapé, il y a un supplément de 100 euros par mois, jusqu’au 18e anniversaire de l’enfant. »

Enfin « pour mettre en œuvre l’avantage économique, le projet de loi crée auprès du ministère de l’économie un fond appelé “Fonds de revenu de maternité”, doté de 600 millions d’euros par an à partir de 2024 ».

Selon InfoCatolica, « l’argent proviendra des économies que l’Etat réalisera en supprimant le “revenu citoyen” pour ceux qui ont accès au marché du travail, tout en le maintenant pour ceux qui, pour diverses raisons, sont exclus du marché du travail ou ont beaucoup de mal à y accéder ».

Les partis d’opposition ont bien évidement crié à la « propagande », à la « provocation », à « l’hypocrisie », et affirment que cela ne servira à rien. Le temps le dira.