Jean Paul II ne se rendra pas à la synagogue de Rome, fin mai
Le pape enverra comme représentant personnel son vicaire pour la ville de Rome, le cardinal Camillo Ruini, président de la Conférence épiscopale italienne, qui sera accompagné par le cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour lunité des chrétiens et président de la Commission pour les rapports religieux avec le judaïsme.
Le Vatican na donné aucune justification à ce changement de programme. Les hypothèses suivantes sont plausibles : létat de santé du pape qui a pourtant fait une petite excursion en voiture dans la campagne romaine, au lendemain des cérémonies de Pâques ; la volonté du Saint Père de conserver à sa visite historique de la synagogue de Rome, en avril 1986, son caractère unique ; le contentieux avec lEtat dIsraël sur les permis de séjour refusés aux religieux en Terre Sainte (voir DICI n° 94). - Le Corriere della Serra du 21 avril, affirme que «la période de tension terroriste et belliqueuse» a sans doute été prise en considération. Le quotidien ajoute que depuis le 11 septembre 2001, lentourage du pape lui «conseillerait déviter autant que possible de donner une image qui se prêterait à une lecture paranoïaque, en termes de choc des civilisations».
Le représentant du Saint Siège à Genève défend la liberté religieuse
Mgr Tomasi, observateur permanent du Saint Siège aux Nations unies, à Genève, participait à la 60e session de la Commission des Droits de lHomme de lONU, du 15 mars au15 avril. Le 1er avril, il a pris la parole à propos des droits civils et politiques et de lintolérance religieuse. Voici quelques extraits particulièrement représentatifs des liens qui unissent aujourdhui le pluralisme politique et lcuménisme religieux.
Le représentant du Saint Siège a rappelé que la Déclaration Universelle des Droits de lHomme définit et encourage la liberté religieuse, en citant larticle 18 : «Chaque personne a le droit à la liberté de penser, de conscience et de religion». Et dajouter que les instruments juridiques internationaux ont constamment affirmé «la valeur et limportance de la liberté religieuse» et quils protègent «les croyants de toutes les religions contre les discriminations».
Puis, déplorant que cette liberté soit encore violée dans différentes régions du monde, Mgr Tomasi a précisé : «Des groupes non gouvernementaux prennent linitiative de discriminer des minorités religieuses et même duser de la violence contre elles, dans de nombreux cas en toute impunité. Des lieux de culte et des cimetières sont même détruits, vandalisés ou profanés; des croyants sont terrorisés, attaqués et même tués et leurs chefs deviennent les cibles de cette discrimination.»
Il a même déclaré : «Une nouvelle forme sournoise dintolérance religieuse» consiste à «sopposer au droit des religions de parler publiquement des conséquences de certains comportements qui vont à lencontre de principes de nature religieuse ou morale».
Tout en affirmant le respect dû à un Etat séculier, il a dans le même temps réaffirmé la nécessaire reconnaissance par lEtat du «rôle positif des croyants au sein de la vie publique», en la justifiant ainsi : «cela permettrait, entre autres, un pluralisme salutaire, tout en contribuant à la construction dune authentique démocratie». Une sorte de pôle religieux au sein de la Démocratie Universelle en quelque sorte