Jean-Paul II soutient l’institution du mariage
Face au développement grandissant des demandes de déclaration de nullité de mariage, le pape a insisté sur limportance du principe de présomption de validité dans les jugements, au cours du traditionnel discours aux auditeurs de la Rote romaine, reçus en audience, ce jeudi 29 janvier, à loccasion de louverture de lannée judiciaire.
"Lors des rencontres de ces dernières années, jai traité quelques aspects fondamentaux du mariage: son caractère naturel, son indissolubilité, sa dignité sacramentelle", a rappelé le pape. Or, des critiques récemment faites à lEglise catholique conduisent à se demander sil ne serait pas "plus juste de présumer de linvalidité du mariage plutôt que de sa validité" au cours des procès en nullité.
Dans cette perspective, il est nécessaire de réaffirmer que "le droit en faveur du mariage prime sur le droit en faveur de la personne et sur le droit en faveur de la liberté". Le mariage doit reposer sur "une présomption de validité, principe fondamental, qui le rend valide jusquà ce que le contraire soit prouvé"
Et Jean-Paul II de relever que cette présomption de validité du mariage sappuie sur "une vision métaphysique de la personne humaine et de la relation conjugale". En effet, "sans ce fondement ontologique, linstitution du mariage devient une simple structure extrinsèque, fruit de la loi et du conditionnement social, limitant la personne dans sa libre réalisation".
Poursuivant sa réflexion, le pape sest alors interrogé: "Que dire alors de la thèse selon laquelle léchec même de la vie conjugale devrait faire présumer de linvalidité du mariage?" Un mariage valide peut échouer en raison dun mauvais usage de la liberté des époux. Et de signaler les limites (linvalidité ?) dune annulation portant sur "une analyse empirique de léchec du mariage".
"La constatation de vraies nullités devrait plutôt porter à traiter sérieusement, au moment des noces, les enquêtes nécessaires pour se marier, spécialement celles concernant le consentement et les dispositions réelles des époux. Les prêtres et ceux qui les assistent ont le grave devoir de ne pas céder à une vision purement bureaucratique. Leur intervention pastorale doit être guidée par la prise de conscience que les personnes doivent justement, à ce moment-là, découvrir le bien naturel et surnaturel du mariage, et pouvoir, de ce fait, sy engager", a-t-il insisté.
De fait, en dix ans, les causes de demande de nullité de mariage se sont multipliées : alors quen 1992, le nombre de causes étudiées à la Rote sélevait à 824, on en comptait en 2002, 1280.