La Bible et les découvertes modernes (1) : les Hittites
Ce titre fait référence à un précieux ouvrage de l’abbé Fulcran Grégoire Vigouroux (Nantes, 1837 - Paris, 1915), membre de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice qui enseigna l'Ecriture sainte au séminaire de Saint-Sulpice (1860-1895) puis à l'Institut catholique de Paris (1890-1903). Il fut ensuite appelé à Rome pour devenir secrétaire de la Commission biblique pontificale. Auteur fécond, il a publié de nombreux articles et volumes.
Cette rubrique d’été voudrait présenter quelques-unes de ces découvertes qui, régulièrement, illustrent un dogme de la foi catholique : l’inerrance de la Sainte Ecriture. Car Dieu, qui a révélé l’Ecriture, qui l’a « inspirée » selon le terme technique, ne saurait ni se tromper, ni nous tromper. Ainsi, tout ce qui se trouve consigné dans l’Ecriture est vrai, même s’il n’est pas toujours aisé d’en découvrir le sens exact voulu par Dieu. Toutefois, le catholique a pour guide le magistère de l’Eglise qui l’enseigne avec sagesse et autorité.
L’exposition qui se tient au Louvre jusqu’au 12 août 2019 sur l’empire hittite donnera l’argument de ce premier épisode.
Les Hittites : une civilisation oubliée que seule la Bible mentionnait
Le grand royaume hittite dont la dynastie domine de façon ininterrompue la majeure partie de l'Anatolie pendant plus de quatre siècles se forme dans les dernières décennies du XVIIe siècle avant Jésus-Christ. Grande puissance rivale de l’Egypte antique, il étend son influence sur le Levant, jusqu’aux alentours de 1200 av. J.-C. Sa chute donna lieu à l’émergence de royaumes néo-hittites et araméens dans les territoires de la Turquie et de la Syrie modernes.
À la différence des royaumes contemporains de Babylone, d'Assyrie ou d'Egypte dont le souvenir a été conservé par les civilisations qui leur ont succédé, le royaume hittite fait partie des oubliés de l'histoire du Proche-Orient ancien, n’ayant laissé quasiment aucune trace dans la mémoire des peuples ayant occupé leurs terres. Vers 1880, après la première vague de découvertes concernant surtout l'Egypte et la Mésopotamie antique et le déchiffrement de leurs écritures, de nouvelles fouilles mettent à jour des cités aux langues inconnues. A la suite des observations du savant anglais Archibald Henry Sayce, les découvertes de la mission française d’Ernest Chantre en 1894, puis de la société orientaliste allemande dirigée par Hugo Winckler à partir de 1906, et enfin le déchiffrement du hittite par le savant tchèque Bedřich Hrozný à partir de 1915, permettent de redécouvrir l’importance de ce royaume oublié. Pendant des siècles, seule la Bible en avait mentionné l’existence.
Pourtant, la critique rationaliste qui s’est attaquée à la Bible depuis la fin du XVIIIe siècle et qui n’a pas relâché ses efforts depuis, n’a cessé de reprocher au texte saint de désigner des peuples absolument inconnus de l’Antiquité, l’accusant d’invention et d’être peu fiable. L’on mentionnait par exemple les ḥittîm ou des bĕnê ḥet (« Fils de Heth »), que la traduction française désigne souvent par Héthéens. Or c’est précisément cette civilisation majeure, qui a occupé le devant de la scène au Proche Orient pendant près 500 ans, qui se trouvait ainsi désignée dans le texte saint.
Les auteurs sacrés mentionnent une soixantaine de fois ce peuple (en Genèse, Exode, Nombres Deutéronome, Josué, Juges, Samuel, Rois, Chroniques, Ezéchiel et Isaïe). Ils citent plusieurs fois Charkémis (Karkémish), capitale hittite, l’une des forteresses que les Hittites avaient construites au bord de l’Euphrate à l’entrée des gués qui conduisaient de la rive syrienne à la rive mésopotamienne.
La redécouverte des Hittites par l’archéologie et les travaux des orientalistes modernes est venue confirmer la fiabilité de la Bible.
Royaumes oubliés : de l'empire hittite aux Araméens
Musée du Louvre, du 2 mai 2019 au 12 août 2019
Renseignements :
(+33) 01 40 20 53 17
(Sources : Wikipedia/Klock-Fontanille/Millard - FSSPX.Actualités - 26/07/2019)