La communion à genoux: permise à Rome, interdite aux Etats-Unis
Le bulletin officiel Notitiæ de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements de novembre-décembre 2002 (n. 436) rend publique une lettre datée du 1er juillet 2002 dans laquelle il est dit expressément quun prêtre ne peut refuser la communion à un fidèle qui la demande à genoux. Ayant été saisie au sujet dun cas précis, la Congrégation a réagi en précisant que "les prêtres devraient comprendre que la Congrégation considérera désormais des plaintes de ce genre avec beaucoup dattention et, après avoir vérifié leur bien-fondé, quelle a lintention de procéder à une action disciplinaire proportionnelle à la gravité de cet abus sur le plan pastoral."
La saine réaction de ladite Congrégation est louable. Il faudra cependant quelle se penche avec attention sur lapplication quen feront les prêtres aux Etats-Unis. En effet, la Conférence épiscopale de ce pays a publié en juillet de cette année un document qui précise que "la norme pour la réception de la sainte communion dans les diocèses des Etats-Unis est la position debout".
Et de préciser: "Etre à genoux nest pas une position licite pour recevoir la sainte communion dans les diocèses des Etats-Unis dAmérique, à moins que lévêque dun diocèse particulier ait dérogé de cette norme dans une circonstance individuelle et extraordinaire."
Le fidèle américain qui se présentera dorénavant à genoux pour la communion posera un acte illicite ; le curé ne pourra pas formellement la lui refuser, mais il devra lui expliquer avec patience et commisération que ce nest pas la position définie par la Conférence épiscopale. Si le fidèle persiste, le conflit autorisera le prêtre à lui refuser la communion; et si le fidèle recourre à de la Congrégation pour le culte divin, celle-ci intentera une action disciplinaire contre le prêtre qui se retournera contre la Conférence épiscopale ayant édicté la norme. Enfin, cette dernière se fondera sur lInstitutio generalis (nº 43 § 2) qui laisse aux Conférences épiscopales le soin de décider en la matière.
Conclusion:
Il nest pas simple dêtre prêtre dans l"Eglise conciliaire".
La lettre de la Congrégation pour le culte divin pose une décision que lon attendait et qui permettra à une tradition multiséculaire de se voir à nouveau respectée, mais plutôt que de créer une bonne jurisprudence, il conviendrait de réformer une mauvaise loi.