La logique des évêques conciliaires ou « deux poids, deux mesures »

Source: FSSPX Actualités

Les faits

Ces dernières semaines, deux évêques se sont distingués par une discrimination vis-à-vis de catholiques, discrimination qui fait injure à l’Eglise de Dieu. Le premier est l’évêque de Carcassonne, Mgr Despierre ; le second est l’archevêque de Bombay, cardinal Ivan Dias.

L’évêque de Carcassonne

Dans une interview donnée au journal Midi Libre, Mgr Despierre fait preuve d’une largesse d’esprit à toute épreuve (interview citée plus bas, document 2, page 13). La promotion du dialogue – « Il faut persister dans la voie des échanges entre les différentes communautés religieuses. Cela est, je crois, primordial. » – et l’acceptation de l’apostasie – « Si un catholique devient musulman ou inversement, je n’y vois aucun problème. » – sont les deux thèmes saillants de son discours.

L’idée même du dialogue disparaît lorsque Mgr Despierre s’adresse à Monsieur l’abbé Régis de Cacqueray, directeur d’une école de la Fraternité Saint-Pie X, située près de Carcassonne. Pour la bonne compréhension de l’affaire, il faut savoir que ladite Fraternité organise un pèlerinage annuel à Notre-Dame des Marceille à Limoux. Mgr Despierre n’accepte pas que les prêtres de la Fraternité St-Pie X y célèbrent la messe et encore moins qu’ils y entendent les confessions ; c’est pourquoi les confessionnaux du sanctuaire seront fermés à clef, le jour du pèlerinage. (Document 3 : lettre de Mgr Despierre à Monsieur l’abbé Régis de Cacqueray, p.14). Le troisième document donne la réponse de ce dernier. Il mérite une lecture attentive.

L’archevêque de Bombay

Dans une notification publique (Document 5, p. 17) parue dans la revue officielle de l’Eglise indienne, The Examiner, le cardinal Dias rappelle la ligne pure et dure du Saint-Siège en 1988 concernant l’excommunication de Mgr Marcel Lefebvre, des évêques consacrés par lui et de tous les fidèles qui adhèrent au schisme. Inquiet de la présence de « prêtres lefebvristes » dans son diocèse, il utilise les termes les plus forts pour préserver ses fidèles de la peste intégriste, demandant à tous les curés de son archidiocèse de lire cette notification à toutes les messes du dimanche 24 février 2002.

Dans la deuxième partie de la « notification », le cardinal Dias s’étend sur le retour au bercail de Mgr Licinio Rangel avec 25 prêtres et leurs fidèles. Il salue ce ralliement comme un « heureux moment dans un long chemin de souffrance de la mouvance lefebvriste » et appelle à la prière pour que « cet exemple donné par Mgr Rangel soit suivi par les autres membres de la Fraternité Saint-Pie X ». L’Eglise conciliaire a donc clairement perçu la démarche de Campos comme un ralliement à sa cause. Il semble qu’il n’y ait que les intéressés pour ne pas s’en apercevoir.

Deux semaines, après la publication de ce document, du 1er au 8 mars, le Cardinal Dias et 150 évêques d’Inde se sont retrouvés à Jalandhar pour leur assemblée bisannuelle, sur le thème : « L’Eglise en dialogue ». L’agence de presse UCAN a donné un aperçu des idées émises par l’assemblée qui s’est exprimée dans un document final :

Les catholiques se doivent de développer un respect « positif » pour les autres traditions religieuses et éviter la manifestation d’un complexe de supériorité.

En vue de favoriser le dialogue « avec l’extérieur de l’Eglise », il faut mettre en place des centres de formation pour les laïcs.

Les évêques doivent admettre « en toute sincérité » le manque d’ouverture suffisante pour apprécier les différentes cultures indiennes et leurs trésors.

Les théologiens indiens pourront apporter leur contribution à l’Eglise universelle par l’étude de la question de l’inculturation, de la nature de l’Eglise et ses relations avec le règne de Dieu, de la médiation unique et universelle du Christ, et des actuels défis sociaux-économiques.

A noter que le cardinal Sepe, préfet de la Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples, s’est rendu personnellement à l’assemblée de la conférence épiscopale indienne pour entretenir ses confrères de la nécessité du dialogue : « Plus vous saurez dialoguer entre vous, dans le sens le plus profond du terme… plus vous aurez la lumière et le témoignage pour vous engager dans le dialogue inter-religieux… Même la question des rites requiert ce type de dialogue, pour être capables de mettre de côté les blessures du passé… et pour trouver les moyens les plus efficaces pour faire face aux problèmes de l’évangélisation. » Dans l’après-midi du 5 mars, le Cardinal a rencontré les autorités civiles du Pundjab et des dirigeants religieux ; dans un bref discours, il déclare : « Toute religion a le droit de servir l’humanité avec ses propres valeurs et traditions ».

Durant la Messe célébrée dans la cathédrale de Jalandhar, le Cardinal est revenu sur la question du dialogue : « La récente rencontre des responsables religieux à Assise a été une preuve de la volonté de rechercher l’unité dans la diversité, et de travailler ensemble pour construire une famille humaine unie, dans laquelle règnent la paix et la justice. »

Le discours œcuménico–naturaliste et humanitaire semble traverser la hiérarchie de haut en bas.

Conclusion

La dureté des évêques face aux prêtres et aux fidèles attachés à la Tradition d’une part, leur délire œcuménique d’autre part, révèlent une attitude qui les fait vivre en contradiction quasi permanente.

Elle nous rappelle une citation d’un membre du groupe Les millénaires : « Une exceptionnelle virtuosité juridique tient en équilibre instable les plateaux de la balance, acrobatiquement mis à niveau par un enchevêtrement bien dosé de contrepoids. Selon les besoins : un poids, deux mesures ; deux poids, une mesure ; deux poids, deux mesures, l’une pour l’intérieur, l’autre pour l’extérieur. Assez régulièrement, on a un poids et une mesure, sauf qu’il manque carrément la balance. » In Le Vatican mis à nu, p. 234.