La loi « Heartbeat » contre l’avortement entre en vigueur au Texas

Source: FSSPX Actualités

Le capitole de l’Etat du Texas

La loi Texas Heartbeat Act, promulguée en mai par le gouverneur Greg Abbott, est entrée en vigueur le mercredi 1er septembre 2021. Elle interdit les avortements après détection des battements du cœur de l’enfant, ce qui peut survenir dès la sixième semaine de grossesse. La loi ne prévoit d’exceptions que pour les urgences médicales.

Avant le Texas, douze États avaient déjà voté des lois pour interdire les avortements dès que les battements de cœur du fœtus sont perceptibles. Mais ces législations ont été invalidées, parce qu’elles violent la jurisprudence de la Cour suprême qui a reconnu un droit à l’avortement tant que le fœtus n’est pas viable, soit entre 22 et 24 semaines de grossesse.

Mais le Texas a formulé sa loi différemment : il ne revient pas aux autorités de faire respecter la mesure, mais « exclusivement » aux citoyens, encouragés à porter plainte au civil contre les organisations ou les personnes qui aideraient les femmes à avorter. Selon la loi, les médecins sont tenus de vérifier l’absence de battements de cœur du fœtus avant de pratiquer un avortement.

Les particuliers peuvent intenter une action en justice et engager des poursuites pour avortement illégal ou pour une « conduite qui aide ou encourage » un tel avortement, « y compris en payant ou en remboursant les coûts de l’avortement ».

Une action en justice réussie pourrait rapporter 10 000 dollars de dommages et intérêts. Les détracteurs du texte y voient une prime à la délation, mais ses défenseurs ont mis en place des formulaires sur internet pour déposer des « informations anonymes ».

La fureur des groupes pro-avortement

« L’accès à la quasi-totalité des avortements vient d’être coupé pour des millions de personnes. L’impact sera immédiat et dévastateur », a déclaré l’Union américaine pour les libertés civiles.

« Ce n’est pas fini. Ensemble, nous pouvons défendre l’accès à un avortement sûr et légal et rejeter ces tentatives de nous priver de notre santé et de nos droits », a déclaré Planned Parenthood Action. Selon cette organisations, plus de 85% des femmes avortent après six semaines de grossesse.

Les prestataires de services d’avortement, représentés par le Center for Reproductive Rights, avaient contesté sans succès la loi devant les tribunaux. Le lundi 30 août, ils ont lancé un appel d’urgence à la Cour suprême pour empêcher l’entrée en vigueur de la loi. Mais la haute juridiction, n’est pas intervenue – elle n'est pas obligée de se prononcer avant son entrée en vigueur.

Les groupes pro-vie ont promis leur aide aux futures mères de l’Etat

« Nous aidons activement les femmes » : les groupes pro-vie s’engagent à agir alors que la loi texane sur le « battement de cœur » entre en vigueur. Ils ont déclaré mercredi qu’ils étaient prêts à aider les femmes confrontées à des grossesses imprévues.

« Les organisations comme la mienne ne se reposeront pas, car nous aidons activement les femmes confrontées à des grossesses non voulues », a déclaré Chelsey Youman, directrice législative au Texas pour le groupe Human Coalition Action. Ce groupe gère un réseau national de centres de soins pour les femmes, offrant des soins ambulatoires et à domicile.

« Le réseau du National Institute of Family and Life Advocates (NIFLA), qui compte plus de 1 600 centres de grossesse et cliniques médicales, se tient prêt à aider les mères et les bébés dans une Amérique post-Roe » [du nom de la décision de la Cour suprême qui a introduit une juridiction sur l’avortement (Roe vs Wade)].

Ce groupe fournit des conseils juridiques, une éducation et une formation dans tout le pays. « Nous sommes là pour donner du pouvoir au choix de la vie », a déclaré Thomas Glessner, président du groupe.

« Si aujourd’hui nous avons de l’espoir pour les milliers de bébés dont la vie sera sauvée, nous avons aussi de l’espoir pour leurs mères. Le Texas a passé des décennies à créer un vaste système de soutien aux femmes enceintes pour ce jour précis », a déclaré M. Youman.

La loi entre en vigueur alors que la Cour suprême s’apprête à juger l’affaire Dobbs vs Jackson Women’s Health Organization. La Cour examinera les restrictions imposées par le Mississippi à la plupart des avortements après 15 semaines de grossesse, et tranchera la question de savoir « si toutes les interdictions d’avortements non médicaux avant la viabilité, sont inconstitutionnelles ».

Une amélioration bienvenue

Certes, cette loi n’est pas parfaite, elle ne prohibe pas totalement le crime de l’avortement et laisse encore des innocents à la merci de mains criminelles.

Mais elle n’en est pas moins une nette amélioration par rapport à un état antécédent. Elle permet ainsi de progresser et - espérons le - d’amener ainsi les consciences à comprendre la gravité de cet acte, et de permettre l’abolition totale de cette abomination que Dieu condamne.