La Passion du Christ en Inde
La victoire historique du parti nationaliste hindhou — Bharatiya Janata Party, ou BJP —, le 11 mars dernier, menace une fois de plus la paix civile en Inde et risque de relancer les persécutions anti-catholiques déjà virulentes dans ce pays.
Un tsunami… Pour qualifier la victoire du « Bharatiya Janata Party » - BJP ou Parti du peuple indien, nationaliste hindou - en Uttar Pradesh, l’État le plus peuplé d’Inde, la presse indienne abonde de superlatifs.
Avec près de 40 % des voix obtenues dans ce scrutin à un tour, le BJP a raflé les trois quarts des 403 sièges de l’assemblée régionale, le score le plus élevé enregistré par un parti depuis quarante ans. Sur les cinq résultats régionaux annoncés samedi 11 mars, le BJP a aussi emporté l’Etat de l’Uttarakhand. Et il affirme être en mesure de former des coalitions gouvernementales à Goa et au Manipur.
En Inde, les communautés chrétiennes s’inquiètent d’un durcissement de la législation. Trois ministres du gouvernement Modi ont déclaré publiquement soutenir un projet de loi anticonversion. Depuis une dizaine d’années, la montée en puissance du nationalisme hindou en Inde fragilise la présence des chrétiens. Des groupes extrémistes ont d’ores et déjà promis l’éradication du christianisme à horizon 2021.
Selon Claire Lacroix, l’une des responsables de l’association « Portes Ouvertes » qui milite pour les droits des minorités chrétiennes à travers le monde, des convertis se verraient proposer de l’argent - 3 000 dollars, soit environ 2 700 euros - pour revenir à l’hindouisme. Chaque année, l’association publie un index mondial de persécution des chrétiens et, pour la première fois, en 2015, l’Inde figure dans les vingt premiers.
(source AFP / Le Monde)