La réponse des dirigeants portugais au pape

Source: FSSPX Actualités

Christ outragé ( Dirck van Baburen - XVIIe s.)

Après la messe à Fatima qui a rassemblé 500.000 fidèles, Benoît XVI a reçu les représentants des organisations d’action sociale au Portugal. Il a encouragé « les initiatives qui ont pour but de sauvegarder les valeurs essentielles et premières de la vie, dès sa conception, et de la famille, fondée sur le mariage indissoluble entre un homme et une femme ». « Elles aident, a-t-il ajouté, à répondre à certains des défis les plus insidieux et les plus dangereux qui aujourd´hui s´opposent au bien commun ». C’était le jeudi 13 mai 2010.

Le lundi suivant, 17 mai, dans une allocution télévisée, le président portugais, Anibal Cavaco Silva, déclarait : « J’ai décidé de promulguer aujourd’hui la loi qui autorise le mariage entre personnes de même sexe ». On ne saurait imaginer camouflet plus cinglant.

Dans l’avion qui le conduisait à Lisbonne, à la question des journalistes : « Comment annoncer la foi dans un contexte indifférent et hostile à l´Eglise ? », le pape répondait : «  L´opposition entre sécularisme et culture de la foi est anormale, et doit être dépassée ». Un peu avant, il avait affirmé : « Aujourd´hui nous voyons que cette dialectique est précisément une chance, que nous devons trouver la synthèse et un dialogue profond et porteur ».

La réponse du président portugais et des parlementaires qui ont voté en février dernier la loi légalisant l’union homosexuelle, fait fi d’un « dialogue profond et porteur » ; elle manifeste frontalement l’opposition du sécularisme à l’égard de la foi. Cette opposition est un fait, et les faits ne peuvent être ni contournés ni dépassés par des arguments. On doit se demander de quelle cause ils sont les effets, de quel arbre ils sont les fruits, et agir en conséquence. Tout le reste n’est que littérature, aux yeux des partisans de la sécularisation de la société.

Abbé Alain Lorans