La Russie confrontée à la crise religieuse des jeunes générations

Source: FSSPX Actualités

Le Centre russe de l’opinion publique (VTsIOM) a publié le 14 août 2019 les résultats d’une enquête concernant le rapport à la religion des citoyens de la Fédération. Elle permet de nuancer l’image d’une Russie revenue de façon uniforme, depuis la chute de l’URSS, à la religion des tsars.

Selon l’enquête réalisée auprès de 1600 citoyens majeurs de la Fédération de Russie, 63% des Russes se réclament de l’orthodoxie, tandis que 1 % se déclarent athées. D’autre part, 6% s’identifient comme agnostiques, 6% comme croyants n’appartenant à aucune confession, 5% comme musulmans, 1% comme catholiques et 1% comme protestants. 

Parmi ceux qui se déclarent « orthodoxes », 20% ont été baptisés à l’âge adulte : un effet immédiat de la chute du communisme, qui a permis un retour du religieux, dans un premier temps du moins. 

Car, au fil du temps, la transmission de l’identité orthodoxe paraît s’éroder, surtout chez les plus jeunes : si 74% des plus de 60 ans s’en réclament, ils ne sont plus que 23% chez les 18-24 ans. 

Plus préoccupant, c’est auprès de cette dernière tranche d’âge que l’on trouve la plus grande proportion d’athées : 37%. Soit, à titre de comparaison, la même proportion d’athées déclarés parmi la population française, selon l’enquête du Pew Research Center parue en octobre 2018. Cela montre que le matérialisme, qu’il soit dialectique et marxiste ou libéral et capitaliste, conduit à la même décadence morale et à l’athéisme pratique. 

Ainsi donc, même si les autorités politiques russes n’affichent pas le laïcisme sectaire des dirigeants de certains pays d’Occident - que l’on songe à l’assistance de Vladimir Poutine aux fastueux offices de la liturgie slavonne -, la sécularisation croissante est un fait d'ores et déjà constatable. 

La demande de la Vierge à Fatima de voir la Russie explicitement consacrée à son Cœur immaculé par le Saint-Père et les évêques du monde entier demeure d’actualité.