La Turquie répond aux accusations d’absence de liberté religieuse.
Le gouvernement turc a rejeté vendredi 9 mai les accusations dabsence de liberté religieuse en Turquie formulées par lUnion européenne (UE). Le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gul, dont le pays est candidat à lentrée dans lUE, a affirmé quil nest pas dans les traditions de son pays, qui respecte la liberté de culte, de discriminer les religions.
LAllemand Guenter Verheugen, commissaire européen à lElargissement, avait déploré au Vatican où il a été reçu par Mgr Jean-Louis Tauran, "ministre des Affaires étrangères" du Vatican - labsence de liberté religieuse en Turquie, ce qui représente un obstacle à ladhésion de ce pays à lUE. Il a affirmé à cette occasion que l"Eglise catholique na aucun droit en Turquie". La Turquie a obtenu en 1999 le statut de candidat à ladhésion à lUE. Cette dernière doit décider à la fin de lan prochain douvrir ou non des négociations dadhésion avec Ankara en fonction des résultats dun rapport de la Commission européenne.
Du point de vue religieux, la situation en Turquie reste fondamentalement inchangée, notamment en ce qui concerne les communautés religieuses minoritaires qui sont parfois la cible dactes de violence et de vandalisme. Les religions minoritaires non reconnues par le Traité de Lausanne de 1923 ne peuvent en général pas acquérir de nouveaux biens pour leurs activités cultuelles. La minorité syriaque nest pas reconnue par les autorités en tant que minorité couverte par le Traité de Lausanne malgré sa présence historique en Turquie. Les chrétiens syriaques membres de la communauté assyro-chaldéenne du Tur Abdin, dans le sud-est de la Turquie, ne bénéficient pas des droits dune minorité religieuse.
Des communautés religieuses chrétiennes connaissent également des restrictions inexplicables, comme celles que rencontrent le Séminaire théologique orthodoxe sur lîle de Halki, appartenant au Patriarcat cuménique de Constantinople et le Séminaire de la Sainte- Croix de lEglise orthodoxe apostolique arménienne. Tous deux sont fermés aux études théologiques depuis 1971. A linstar du Patriarcat cuménique de Constantinople, le Patriarcat arménien na pas non plus le statut de personne morale, pas plus que lEglise catholique ou lEglise protestante.
Bien que le prosélytisme ne soit pas de jure interdit, toute activité pastorale auprès des musulmans peut être considérée comme une propagande religieuse constituant un trouble à lordre public, et donc susceptible dinterdictions de la part des autorités de police.