La Vierge de Lorette inscrite au calendrier romain général

Source: FSSPX Actualités

Le cardinal Robert Sarah a annoncé le 31 octobre 2019 l’inscription au calendrier universel de l’Eglise d’une nouvelle mémoire : « par le décret que j’ai signé, la Bienheureuse Vierge Marie de Lorette est désormais inscrite au calendrier romain général. Le 10 décembre, jour où Notre-Dame de Lorette est fêtée dans le sanctuaire italien des Marches, cette mémoire liturgique sera célébrée ».  

Le décret du Préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements explique que ce sanctuaire « étroitement lié au Siège apostolique, loué par les souverains pontifes et connu dans le monde entier, a su illustrer de manière excellente au fil du temps, autant que Nazareth en Terre Sainte, les vertus évangéliques de la Sainte Famille ».  

La tradition rapporte que, dans la nuit du 9 au 10 décembre 1294, la Sainte Maison de Nazareth fut transportée par les anges en un lieu nommé Lorette, qui faisait alors partie du diocèse de Recanati.  

L'endroit devint rapidement un lieu de pèlerinage, enrichi de nombreuses indulgences accordées par les souverains pontifes. On prie l’habitude d’y chanter une série d’invocations à la Vierge Marie, qui furent par la suite approuvées par l’Eglise, sous le nom de « litanies de Lorette ».  

Un décret schizophrène ? 

Cette décision intervient alors que le sanctuaire célèbre une année jubilaire à l’occasion du centenaire de la proclamation par le pape Benoît XV de Notre-Dame de Lorette comme patronne des aviateurs, le 10 décembre 1920.  

Autrefois inscrite dans le Missel romain parmi les fêtes propres à certains lieux, la messe de la Translation de la Sainte Maison de Lorette avait disparu du calendrier liturgique moderne. De même, le Martyrologe romain édité sous Jean-Paul II en avait supprimé la mention au 10 décembre. Si le décret du cardinal Sarah veut sans doute honorer la Vierge de Lorette à l’occasion de l’année jubilaire, il est très regrettable que ne soit pas fait mention du miracle de la Translation, l’objet propre de cette fête. 

En Italie, Giorgio Nicolini, un spécialiste reconnu du sanctuaire, dénonce un « décret schizophrène » qui balaie tous les écrits des papes qui honorèrent la Translation miraculeuse et ignore la tradition comme l’histoire du plus grand pèlerinage de l’époque moderne. « Pratiquement, écrit-il, ce nouveau Décret annule des siècles de déclarations pontificales et déclare implicitement que (…) tous les décrets pontificaux qui ont reconnu et autorisé la mémoire de la translation miraculeuse ne valent plus rien. La reconnaissance de l’authenticité de la relique de la Sainte Maison comme la véritable Maison de Nazareth est passée sous silence, sinon explicitement niée ». 

Raison de plus pour s’en tenir à la messe traditionnelle, selon le rite de saint Pie V, dont les textes se rapportent à la Santa Casa.