L’annonce de la démission du patriarche Sako provoque des remous
Le cardinal Louis Raphaël Ier Sako
L’intention annoncée du patriarche chaldéen Louis Raphael Sako de présenter sa démission au pape le jour de son 75e anniversaire suscite des remous. La règle selon laquelle les évêques doivent démissionner pour raison d’âge ne s’applique pas aux patriarches des Eglises orientales unies.
Le cardinal irakien a annoncé sa décision lors d’un entretien télévisé, diffusée par Nour Sat TV. Ces dernières semaines, les propos du patriarche ont suscité des controverses et des commentaires divergents sur les réseaux sociaux, ce qui a conduit l’intéressé à publier une note de clarification, diffusée ces derniers jours par les médias officiels du Patriarcat chaldéen.
Dans cette note, il est précisé que le patriarche Sako avait déjà laissé entendre par le passé qu’il avait l’intention de démissionner de la fonction patriarcale lorsqu’il atteindrait l’âge de 75 ans.
Selon les dispositions canoniques actuelles, tous les évêques catholiques sont tenus de remettre leur lettre de démission au pape lorsqu’ils atteignent l’âge de 75 ans. Cette règle ne s’applique cependant pas aux patriarches des Eglises catholiques orientales, pour lesquels il n’existe pas d’âge de « retraite ».
« Mais il est regrettable, lit-on dans la note explicative, que parmi les Orientaux, tant dans les institutions et les partis politiques que dans les Eglises, une véritable “culture de la retraite” soit absente. »
« Le rôle de patriarche », poursuit la note, « est un rôle de service qui ne dépend pas de la personne individuelle qui le détient, aussi charismatique soit-elle ». La déclaration souligne que le patriarche Sako « a servi l’Eglise de manière responsable et consciencieuse dans des circonstances difficiles » et « n’attend pas de remerciements ou d’éloges pour son service ».
Cette nouvelle peut être interprétée de diverses manières, mais il est pour le moins anormal de voir ceux qui ont un rôle de père dans un diocèse, être privés de ce rôle à un âge fixe pour tous, alors que certains peuvent encore assumer normalement leur tâche, même si d’autres ne le peuvent plus.
Quant à la “culture de la retraite”, elle sonne de manière terriblement mondaine. Si l’on peut comprendre que, lorsque ses forces l’abandonnent, le prêtre ou l’évêque puisse se retirer, c’est en revanche avoir un esprit de fonctionnaire que de programmer sa retraite et d’en avoir la “culture”.
Louis Sako est né à Zakho (Irak) le 4 juillet 1948. Il a été ordonné prêtre le 1er juin 1974. Le 27 septembre 2003, il a été élu archidiacre chaldéen de Kirkuk. Le 31 janvier 2013, il a été élu patriarche par le Synode de l’Eglise chaldéenne réuni à Rome, et a pris le nom de Louis Raphaël. Le 1er février, le pape Benoît XVI lui a accordé la communio ecclesiastica. Le 28 juin 2018, il a été créé cardinal par le pape François.
(Sources : InfoCatolica/Fides – FSSPX.Actualités)
Illustration : © ANF News