L’Australie intriguée par des transferts de fonds en provenance du Vatican

L’enquête publiée par The Australian quelques jours avant Noël a de quoi faire tourner la tête : des organismes financiers liés au Vatican auraient transféré un total de 1,4 milliard d’euros en Australie entre 2014 et 2019, cela à l’insu de la Conférence des évêques d’Australie.
Les chiffres révélés en détail le 23 décembre 2020 ont pour source le rapport que l’Austrac – l’organisme australien de réglementation de la criminalité financière – a communiqué au Sénat australien, en réponse aux questions de la sénatrice Concetta Fierravanti-Wells.
En raison de l’énormité du montant total des transferts, plusieurs hauts dirigeants de l’Eglise en Australie, parlant sous couvert d’anonymat dans les colonnes de The Australian, affirment être surpris de cette nouvelle, et assurent n’avoir pas été tenus au courant un seul instant de tels transferts de fonds.
Du côté du Vatican, on parle de « science-fiction », puisque le budget annuel du plus petit Etat du monde s’élève à 330 millions d’euros, explique une source romaine dans les colonnes du Sydney Morning Herald.
Qu’à cela ne tienne : « à la lumière des enquêtes menées au Vatican sur la corruption, les détournements de fonds et le blanchiment d’argent, et si l’on ajoute les accusations portées contre certains fonctionnaires du Saint-Siège qui ont été suspendus, nous avons le droit de savoir où l’argent est allé », rétorque de son côté Concetta Fierravanti-Wells.
Car l’Austrac n’a pas communiqué au Sénat les heureux bénéficiaires des transferts : The Australian évoque pour sa part des investissements effectués par le Vatican sur le marché des obligations et des actions.
Autre fait relevé par les médias australiens : les 400 000 transactions ont débuté avec l’arrivée du cardinal australien George Pell en tant que préfet du secrétariat pour l’économie en 2014, et se sont intensifiées en 2015, au moment où le haut prélat a dû revenir dans son pays pour faire face à des accusations d’abus, dont il a été définitivement lavé en 2020.
Faut-il y voir l’effet d’une simple coïncidence ? Contactée par les journalistes, la police fédérale australienne a confirmé qu’elle continuait d’enquêter.
(Sources : The Australian/National Catholic Register/The Sydney Morning Herald – FSSPX.Actualités)
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