Le calvaire silencieux des chrétiens du Sahel

Source: FSSPX Actualités

Depuis la chute du califat autoproclamé de l’organisation Etat islamique (EI), la pression djihadiste s’est redéployée vers des zones périphériques, notamment au Sahel. Au grand malheur des populations chrétiennes persécutées dans l’indifférence générale. 

« Mon diocèse est le plus grand du pays ; il est situé dans l'une des zones les plus touchées par les attaques des djihadistes, laissant les fidèles dans un état de souffrance extrême » a déclaré Mgr Pierre Claver Malgo, évêque de Fada ’Ngourma (Burkina Faso), le 19 septembre 2019. 

Depuis plusieurs mois, des attaques attribuées à l’Etat islamique ont ensanglanté la région, entraînant des déplacements de population : « la violence a causé le déplacement d’un très grand nombre de personnes dont nous prenons soin. Pour le moment nous les avons logées dans les salles de classe des écoles, même si cela signifie ne pas pouvoir commencer l'année scolaire », explique le prélat à la branche italienne de l’Aide à l’Eglise en détresse (ACN). 

Dans une indifférence quasi générale, la violence islamiste frappe de plein fouet les chrétiens du Sahel : « lorsque nos fidèles sont attaqués, il leur est toujours demandé de se convertir à l'islam et d'abandonner leur foi. Sans parler de la destruction et de la profanation des symboles religieux chrétiens », déplore Mgr Malgo. 

Lucide, l’évêque poursuit : « le silence général qui règne dans certaines régions du Burkina Faso n’est pas sans évoquer ce qui s'est passé dans le nord de l'Irak en 2014. Ceux qui pensent que l'intégrisme a pris fin avec la défaite de l'Etat islamique en Irak et en Syrie ont tort. Daech n'est pas mort ». 

Le Burkina Faso est victime du terrorisme musulman depuis plusieurs années. Les attaques sont perpétrées par de nombreux groupes djihadistes, certains affiliés à Al-Qaida, d’autres au groupe EI, dont les attaques ont fait plus de 500 morts, selon l’AFP. 

Environ 17 000 personnes ont dû fuir leurs foyers dans le nord du pays en raison de ces violences, selon une estimation du Comité international de la Croix-Rouge réalisée en mai 2019.